PARIS, 4 août (Reuters) - Le président français Emmanuel Macron tentera mercredi de récolter plus de 350 millions de dollars (295 millions d'euros) d'aide pour le Liban lors d'une conférence organisée en soutien à la population libanaise, un an jour pour jour après l'explosion du port de Beyrouth.

L'explosion a ravagé le port de la capitale et accentué la crise économique et politique profonde que traverse le Liban, ses responsables politiques n'ayant toujours pas réussi à former de gouvernement, malgré la pression française et internationale.

"Comme la situation continue de se détériorer, la nécessité d'un gouvernement devient de plus en plus urgente", a déclaré à la presse un conseiller d'Emmanuel Macron.

La France a dirigé les efforts internationaux pour sortir le Liban, avec lequel elle entretient de longue date des relations étroites, de la crise. Emmanuel Macron s'est rendu à Beyrouth à deux reprises depuis l'explosion, a levé une aide d'urgence et a pris des mesures pour restreindre l'entrée sur son territoire de responsables libanais afin que le pays mette en place un ensemble de réformes.

Il a également persuadé l'Union européenne de convenir d'un cadre de sanctions prêt à être utilisé.

Mais ces initiatives, y compris l'obtention d'engagements de la part des responsables politiques libanais à s'entendre sur l'installation d'un gouvernement d'experts, sont restées vaines jusqu'à présent.

Le président américain Joe Biden participera à la conférence qui est co-organisée par les Nations unies, a indiqué le cabinet d'Emmanuel Macron, avec environ 40 autres dirigeants mondiaux, dont ceux de l'Egypte, de la Jordanie, de l'Irak et du Canada. Le Royaume-Uni sera représenté par son ministre des Affaires étrangères.

L'année dernière, la conférence organisée à la suite de l'explosion a permis de récolter environ 280 millions de dollars.

La nouvelle aide humanitaire sera inconditionnelle, a déclaré le cabinet présidentiel, mais environ 11 milliards de dollars de financement à long terme collectés en 2018 restent verrouillés et conditionnés à une série de réformes à mettre en oeuvre par les responsables politiques. (Reportage Michel Rose; version française Camille Raynaud, édité par Blandine Hénault)