(Actualisé avec Macron sur Kombini)

BIARRITZ, 23 août (Reuters) - Emmanuel Macron espère mobiliser ses collègues du G7 pour prendre des initiatives concrètes, notamment financières, en faveur de l'Amazonie, confrontée à une déforestation accélérée et à des incendies massifs.

Le président français a engagé un bras de fer avec le président brésilien Jair Bolsonaro, qui passe par le refus de la France d'approuver le traité de libre-échange passé entre l'Union européenne et les pays du Mercosur dont le Brésil fait partie.

Dans un entretien diffusé sur le site d'informations Konbini, le chef de l'Etat rappelle que la Guyane française jouxte la forêt amazonienne.

"Le président brésilien l'oublie : la France est en Amazonie. La plus grande frontière extérieure de la France c'est entre la Guyane et le Brésil, donc nous sommes là-bas", a-t-il dit.

Au G7, "on va essayer d'une part de mobiliser tout le monde pour lever des financements, pour reboiser le plus vite possible", a expliqué le président lors de cet entretien accordé dans les jardins de l'Elysée.

Emmanuel Macron évoque aussi l'importance de "développer des mécanismes de prévention des incendies beaucoup plus puissants". Il veut enfin "trouver la bonne gouvernance de l'Amazonie" en associant les organisations non gouvernementales, les peuples autochtones, beaucoup plus qu'on ne le fait".

"Il faut stopper un processus de déforestation industralisé un peu partout, on a véritablement un écocide qui est en train de se développer à travers l'Amazonie et pas simplement au Brésil", a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, une source diplomatique française avait fait savoir que les conseillers diplomatiques du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) oeuvraient en faveur d'"initiatives concrètes pour l’Amazonie dans le cadre du G7".

L'Agence spatiale brésilienne (INPE) dit avoir répertorié 72.843 incendies dans la forêt amazonienne depuis le début de l'année, soit une hausse de 83% par rapport à la même période l'an dernier et un record depuis qu'elle a commencé à recueillir de telles données en 2013.

La déforestation au Brésil a bondi de 67% sur un an au cours des sept premiers mois de l'année, a par ailleurs indiqué l'INPE, dont le travail est attaqué par le gouvernement de Jair Bolsonaro. (Marine Pennetier et Elizabeth Pineau, édité par Jean-Michel Bélot)