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BRUXELLES, 24 juin (Reuters) - Emmanuel Macron a salué dimanche une sommet migratoire "utile" qui a permis d'évacuer des solutions "non-conformes" aux valeurs européennes tout en ouvrant la voie à des travaux bilatéraux, à défaut d'accord à 28 sur le sujet.

"C'était une réunion utile", a déclaré Emmanuel Macron. "Cette discussion a permis d'évacuer les solutions qui n'étaient pas conformes à nos valeurs, des solutions qui prônaient des tactiques de refoulement ou qui n'étaient ni conformes au droit international humanitaire ou au droit européen", a-t-il précisé.

La veille, le chef de l'Etat français s'était dit favorable à une augmentation du nombre de "centres fermés" sur le sol européen et à l'idée de sanctions financières contre des Etats membres qui ne seraient pas solidaires dans le cadre de la répartition des demandeurs d'asile.

La proposition a été discutée dimanche, tout comme celle avancée par le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, proposant d'introduire un quota de migrants économiques par pays, assorti de sanctions pour les Etats membres refusant d'accueillir des réfugiés et d'une refonte des procédures Dublin. Le chef du gouvernement italien s'est dit dimanche "vraiment satisfait".

"Il n'y a pas eu de plan qui a été mis sur la table", a Emmanuel Macron dit, tout en assurant de la poursuite du dialogue en vue du conseil européen de jeudi et vendredi.

"Il faut aussi que nous ne nous mentions pas à nous-même: Certains essaient d'instrumentaliser la situation de l'Europe pour créer une tension politique et jouer avec les peurs", a estimé le président de la République, au lendemain de vives tensions avec l'Italie où le ministre de l'Intérieur issu de La Ligue du Nord, Matteo Salvini, l'a jugé samedi "arrogant".

"Les discussions d'aujourd'hui s'inscrivent aussi dans cette philosophie que je sais (...) qu'une très large majorité d'Etats membres partagent: l'attachement aux principes européens, la lutte contre toute forme d'extrême (...) et, en même temps, la défense de notre cohésion et de nos frontières communes", a-t-il estimé.

Des travaux bilatéraux vont se poursuivre entre les Etats membres, notamment sur le sujet des mouvements secondaires des migrants au sein de l'espace européen, a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat français s'était prononcé plus tôt pour une solution coopérative, "que ce soit une coopération à 28 ou entre plusieurs Etats qui décident d'avancer ensemble".

La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité dimanche que des accord bilatéraux puissent être conclus quand les solutions européennes sont impossibles pour résoudre la crise migratoire.

(Bureau de Bruxelles, Julie Carriat pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)