New York (awp/afp) - Les estimations de production mondiale de maïs ont été revues en baisse par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) vendredi, principalement du fait d'une contraction en Ukraine et en Russie.

Les récoltes de la campagne 2022/23 devraient être inférieures de 6,5 millions de tonnes par rapport aux prévisions initiales, dont 4,5 millions et 1 million respectivement liés à l'Ukraine et la Russie, selon le rapport WASDE, publié vendredi.

En revanche, alors que certaines provinces du pays font face à une sécheresse prolongée, l'USDA n'a pas modifié ses prévisions pour l'Argentine.

"Il est un peu tôt pour eux pour changer ces perspectives", a commenté Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel. "On est au tout début du cycle de production, pour le maïs."

Traditionnellement, la récolte de maïs ne démarre qu'en mars en Argentine.

La révision de la production mondiale est partiellement compensée par la réduction de la consommation, principalement animale (-5 millions de tonnes).

"L'élément intéressant, c'est qu'ils n'aient rien changé en Chine", relève Gautier Le Molgat, "alors qu'on aurait pu imaginer qu'avec l'assouplissement des règles de confinement, les Chinois auraient pu importer un peu plus".

L'USDA évalue toujours la consommation chinoise à 295 millions de tonnes, soit un quart des volumes mondiaux, dont quasiment les trois quarts (72%) sont destinés à la consommation animale.

Dans le cas de l'Ukraine, la consommation intérieure diminue, elle, de plus de 28%, ce qui libère des volumes pour l'exportation, révisée de 2 millions de tonnes à la hausse.

"Cela reflète le fait que les grains continuent à sortir de mer Noire", a estimé Jake Hanley, de Teucrium Trading. "Le marché est de plus en plus à l'aise avec ça."

Dans le même temps, les exportations américaines sont en berne, avec une estimation abaissé de 1,9 million de tonnes.

Ce recul relève d'un phénomène surtout attribuable au manque de compétitivité du maïs américain, trop cher face à la concurrence argentine, brésilienne, mais aussi ukrainienne.

Outre le maïs, le rapport de l'USDA fait ressortir des changements sur le blé, dont la production et la consommation ont été revues à la baisse.

Côté production, l'Argentine perd 3 millions de tonnes, soit quasiment 20% de ses récoltes, du fait du manque de précipitations.

Au Canada, selon l'USDA, ce sont 1,1 million de tonnes qui devraient manquer à l'appel.

Ces modifications sont en partie compensées par le bond de 2,1 millions de tonnes de la production espérée en Australie.

afp/rp