New York (awp/afp) - Un nombre croissant de banques centrales optent pour une pause dans leur resserrement monétaire, à l'instar du Canada mercredi, un choix qui ne pèse pas sur leur devise, les cambistes anticipant la généralisation de cette halte.

La Banque du Canada a certes relevé mercredi son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, à 4,50%, mais elle a également indiqué qu'elle prévoyait de "maintenir son taux directeur actuel" à ce niveau.

Elle entend ainsi se laisser le temps d'"évaluer l'incidence des augmentations cumulatives de taux d'intérêt", qui ont atteint 4,25 points de pourcentage au total depuis un an.

Cette annonce a joué contre le dollar canadien, mais de façon modérée. Le "loonie", surnom de la monnaie canadienne, perdait 0,11% vers 21H00 GMT face à son cousin américain, à 1,3385 dollar canadien pour un dollar américain.

Les taux canadien et américain sont désormais alignés (fourchette de 4,25% à 4,50% aux Etats-Unis).

"Si la hausse d'un quart de point au Canada "pourrait être la dernière de ce cycle" de resserrement, la Fed banque centrale américaine a elle indiqué qu'elle pourrait remonter encore ses taux directeurs "cette année, ce qui est potentiellement positif pour le +greenback+", l'un des surnoms du dollar américain, a commenté, dans une note, Joe Manimbo, de Convera.

Matt Weller, de StoneX, a relevé qu'après la communication de la Banque du Canada, "les taux obligataires se sont détendus légèrement à travers le monde. Pour moi, cela indique que les traders s'attendent à ce que d'autres banques centrales lui emboitent le pas."

Mardi, la banque centrale de Hongrie (NBH) avait déjà décidé de laisser inchangé son taux directeur, à 13%, qui demeure le plus élevé, et de très loin, de l'Union européenne.

La décision n'a pas arrêté la progression du forint, la devise hongroise, qui est montée mercredi à son plus haut depuis près de neuf mois face au dollar.

Le mouvement n'est pas cantonné au dollar, souffre-douleur de ces dernières semaines, car le forint a également enregistré des sommets de plusieurs mois face à l'euro, au franc suisse ou à la livre.

La semaine dernière, la banque centrale de Malaisie (BNM) avait, elle aussi, joué le statu quo, à 2,75%, et utilisé un langage proche de celui de la Banque du Canada mercredi pour justifier ce choix.

Mercredi, le ringgit malaisien a grimpé à 4,2607 ringgits pour un dollar, une première depuis neuf mois.

En apparence, livre et euro pourraient tirer leur épingle du jeu dans ce contexte d'immobilisme. La Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque centrale européenne (BCE) assurent ainsi qu'elles vont continuer à relever leurs taux dans les mois à venir.

Mais pour Matt Weller, BoE et BCE "vont être forcées à faire une pause plus tôt que ce qu'elles ne le prévoient aujourd'hui" du fait de la dégradation de la conjoncture économique.

        Cours de mercredi Cours de mardi

        21H00 GMT               22H00 GMT

EUR/USD 1,0913                  1,0887

EUR/JPY 141,44                  141,71

EUR/CHF 1,0020                  1,0044

EUR/GBP 0,8803                  0,8826

USD/JPY 129,61                  130,17

USD/CHF 0,9182                  0,9225

GBP/USD 1,2396                  1,2334
    

afp/rp