par Gabriella Borter

WASHINGTON, 14 mai (Reuters) - Des milliers de partisans du droit à l'avortement se sont rassemblés samedi pour des manifestations à travers les États-Unis, les organisateurs du mouvement mettant en garde contre un "été de la rage" si la Cour suprême annulait l'arrêt "Roe contre Wade" qui a légalisé l'avortement à l'échelle nationale.

Plus de 400 marches étaient organisées par des groupes de défense du droit à l'avortement et les cortèges les plus importants étaient attendus à New York, Washington, Los Angeles et Chicago.

Ces manifestations sont une réponse à un projet d'avis, dévoilé début mai par la presse, selon lequel la majorité conservatrice de la Cour est prête à annuler l'arrêt historique de 1973 ayant établi un droit constitutionnel fédéral à l'interruption volontaire de grossesse.

La décision finale de la juridiction, qui pourrait donner aux États le pouvoir d'interdire l'avortement, est attendue courant juin. Environ la moitié des États américains pourraient interdire ou restreindre drastiquement l'avortement dans la foulée.

Les organisateurs ont déclaré s'attendre à ce que des centaines de milliers de personnes participent aux événements de samedi qui, selon eux, maqueraient le début d'une longue série de manifestations contre la décision de la Cour suprême.

"Pour les femmes de ce pays, ce sera un été de la rage", a déclaré Rachel Carmona, présidente de la Marche des femmes. "Nous serons ingouvernables jusqu'à ce que ce gouvernement commence à travailler pour nous, jusqu'à ce que les attaques contre nos corps cessent, jusqu'à ce que le droit à l'avortement soit codifié dans la loi."

Les démocrates, qui occupent actuellement la Maison Blanche et sont majoritaires dans les deux chambres du Congrès, estiment que la décision potentielle de la Cour suprême conduirait les candidats de leur parti à la victoire aux élections législatives de novembre.

Mais les électeurs auront aussi à l'esprit d'autres sujets tels que la flambée des prix de la nourriture et de l'essence, et pourraient douter de la capacité des démocrates à protéger le droit à l'avortement après l'échec des tentatives visant à adopter une législation qui l'aurait consacré dans la loi fédérale. (Version française Benjamin Mallet)