Mansartis poursuit la réduction de son exposition aux actions, plus spécifiquement en Europe. En revanche, le gestionnaire d'actifs privilégie les obligations d’entreprise de qualité, reste absent des obligations d’État et maintient une duration courte. "Le ralentissement de la croissance européenne, la crise italienne qui crée de l’incertitude à court terme, même si nous demeurons confiants à moyen terme sur son issue, et un resserrement des taux américains potentiellement plus rapide qu’anticipé, nous incitent à la prudence", résume Mansartis.

Sur l'Italie, Mansartis constate que les tensions politiques ont fait resurgir le spectre d'une crise de la zone euro. Mais, à la différence de l'épisode grec, l'Italie n'a pas besoin d'être "sauvée" par l'Union Européenne, note le gestionnaire d'actifs. Le pays pourrait, théoriquement, décider de passer outre les traités européens de stabilité monétaire. "On s'interrogerait alors sur la question de la soutenabilité, pour l'Italie, d'emprunter sur les marchés à des taux élevés et sur la stabilité de la zone euro elle-même", prévient Mansartis.

Concernant les Etats-Unis, et plus particulièrement la politique monétaire de la Réserve fédérale, le gestionnaire d'actifs se méfie d'une possible accélération du resserrement des conditions financières. "La bonne tenue de la croissance américaine, un marché de l'emploi bien orienté et un choc pétrolier dont on attend des effets positifs sur l'économie nous font craindre une accélération du rythme de resserrement monétaire. Cela constituerait une mauvaise surprise pour les investisseurs", tranche Mansartis.

Sur ce point de la politique monétaire, les gérants estiment que la hausse brutale des taux souverains des pays du sud de l'Europe provoquée par la crise politique italienne devrait inciter la BCE à maintenir une politique accommodante.