Le Japan Stock Exchange (JPX) 

Créé en 2013, le principal opérateur boursier japonais regroupe les deux principales bourses du pays, qui ont fusionné pour lutter contre le ralentissement des conditions de marché sur le territoire. 

  • La bourse de Tokyo (TSE) est la plus grande bourse du pays. Elle a été fondée en 1878 et compte aujourd'hui environ 3 900 sociétés cotées.
  • La bourse d’Osaka (OSE) a été fondée la même année et se concentre principalement sur les produits dérivés, tels que les contrats à terme et les options.

Les bourses régionales 

Le marché a conservé quatre bourses régionales, essentiellement destinées à des cotations de petites entreprises à ancrage régional. Il s’agit du Nagoya Stock Exchange (NSE), du Fukuoka Stock Exchange (FSE), du Sapporo Securities Exchange (SSE) et du Hiroshima Stock Exchange (HSE) 

Les indices 

Le Japon dispose de nombreux indices, comme les autres places financières, mais deux ressortent du lot quand il faut caractériser ce marché : le TOPIX et le Nikkei 225. 

  • Le TOPIX : cet indice est pondéré en fonction de la capitalisation boursière. Cela signifie que les entreprises sont incluses en fonction de leur taille relative. Toyota et Sony sont les deux valeurs les plus influentes de l’indice, qui réunit en tout plus de 2000 sociétés. 
  • Le Nikkei 225 : cet indice est souvent utilisé comme indice de référence de la bourse de Tokyo. A l’inverse du TOPIX, c’est un indice pondéré par le prix, à l’image du Dow Jones. Comme son nom l'indique, il est composé de 225 valeurs. 

Horaires de cotation convertis en heure française 

  • Pré-ouverture : 00h00 à 01h00 (CET) ou 01h00 à 02h00 (CEST)
  • Session du matin : 01h00 à 03h30 (CET) ou 02h00 à 04h30 (CEST)
  • Pause déjeuner : 03h30 à 04h30 (CET) ou 04h30 à 05h30 (CEST)
  • Session de l'après-midi : 04h30 à 07h00 (CET) ou 05h30 à 08h00 (CEST)

Veuillez noter que la France observe l'heure d'été (CEST) entre le dernier dimanche de mars et le dernier dimanche d'octobre. Pendant cette période, il y a un décalage horaire de 7 heures entre la France et le Japon. En dehors de cette période, la France suit l'heure normale d'Europe centrale (CET) et le décalage horaire avec le Japon est de 8 heures.

Echelle et taille 

Le marché japonais est la cinquième place mondiale en matière de capitalisation. Il n’est devancé que par les deux titans américains que sont le NYSE et le Nasdaq, par la place de Shanghaï - qui, attention, n’est pas l’ensemble de la bourse chinoise, comme ça a été expliqué dans cet article - et par Euronext. 

Places boursières par capitalisation en date du premier trimestre 2023 (source : Statista)

De nombreuses Large Caps

En date de mai 2023, le marché japonais compte un peu plus de 110 valeurs dont la capitalisation est supérieure à 10 Mds$. Une vingtaine dépasse 50 Mds$ et quatre mastodontes sont au-dessus de la barre symbolique de 100 Mds$ : Keyence, le spécialiste des robots industriels ; le géant des télécommunications et des services réseaux Nippon Telegraph and Telephone et les deux porte-étendards internationaux Toyota et Sony

Une place dominée par trois secteurs 

Sur le graphique qui suit, on constate que les trois secteurs les plus représentés parmi les sociétés dépassant 10 Mds$ de capitalisation sont la Technologie (22,2%, en bleu), l’Industrie (21,8%, en vert clair) et la Consommation Cyclique (18,4%, en orange, mais porté par Toyota). Dans le MSCI World, les valeurs industrielles ne représentent que 10,5% de l’indice. Les services financiers (11,3% en rose), la santé (10,8%) et la consommation non cyclique (10,3%, en violet) viennent compléter les secteurs les plus représentés. A l’inverse, les énergies ne sont presque pas présentes (seulement deux entreprises, en bleu ciel), contre une pondération de 5,1% dans MSCI World. Enfin, l'immobilier et les matériaux de base ne sont pas non plus de grandes spécialités japonaises.

Investir au Japon : les titres vifs 

Acheter des actions japonaises n’est pas si simple. Le marché japonais, tout comme le marché hongkongais, fonctionne avec des quotités pour l'achat d’actions. En l’occurrence, une quotité de 100 pour le Nikkei 225, ce qui signifie qu’il faut acheter au moins 100 actions d’un titre donné pour investir. 

Pour ne rien arranger, beaucoup d’actions ont des cours élevés, ce qui complique l’investissement. Comme expliqué plus haut, le Nikkei 225 est un indice pondéré en fonction des prix, si bien que les entreprises japonaises n’ont pas intérêt à faire baisser le prix de leurs actions par des splits, sous peine de perdre de l’influence. 

Sur la base de ces explications, voici deux illustrations : 

  • SMC Corporation est la société dont l’action est la plus chère du Nikkei 225 : 73 590 JPY en date du 24 mai 2023. Avec une quotité minimale de 100, il faudra donc investir a minima 7 359 000 JPY pour se positionner. Soit 49 232 EUR sur la base des taux de change actuels. Le ticket d’entrée est élevé !
  • Z Holdings fait partie des titres les plus accessibles de l’indice. A 353 JPY pièce, il faudra donc débourser 35 300 JPY pour prendre position sur la maison-mère de Yahoo Japan. Soit une facture beaucoup plus accessible de 236 EUR.

Cette règle de quotité peut donc empêcher d’investir dans certaines actions parce qu’elles sont trop chères pour un investisseur particulier. C’est à prendre en considération. Il faut en outre garder à l’esprit les autres écueils éventuels : 

  • Il faut avoir un courtier qui accepte le marché japonais. Et si possible offrant la faculté de programmer des ordres, pour ne pas avoir à se lever pendant la nuit pour investir.
  • Il faut être conscient du risque de change. Nous parlons là de la possibilité de subir des pertes financières en raison des fluctuations des taux de change entre deux devises lors d'un investissement dans des entreprises étrangères. Dans le contexte où un investisseur européen décide d'investir dans des entreprises japonaises, le risque de change peut se matérialiser de la manière suivante :
    Si un investisseur achète 10 000 JPY d’actions à un taux de change de 1 EUR = 120 JPY, la facture s’élèvera à 83 EUR. S’il vend à cours égal, mais que le taux de change passe à 1 EUR = 130 JPY (i.e. l’euro s’est apprécié), il récupérera seulement 77 EUR. C’est le risque de change (qui marche aussi dans l’autre sens, du reste).

Investir au Japon : les ETF

Les ETF sont une alternative classique pour éviter d’être exposé à un nombre restreint de titres et aux limites des courtiers. Il existe des ETFs généralistes qui permettent simplement de s’exposer à ce marché et ainsi suivre la performance des principaux indices au pays des samouraïs.

Vous pourriez éventuellement opter pour :

  • Le iShares MSCI Japan UCITS ETF (+10,86%) est un poids lourd du secteur. En contrepartie, ses frais sont légèrement plus élevés que pour les autres ETF ciblant le marché.
  • L’ETF iShares Nikkei 225 UCITS (+18,34%) qui vise à répliquer l’indice NIKKEI 225, est libellé en yens.

Choisir pour un ETF couvert contre le change pourrait également être une option intéressante. Ces dernières années, l’euro et le dollar ont beaucoup progressé face au yen japonais en raison des politiques monétaires, la banque du japon (BoJ) ayant tendance à plutôt stimuler l’économie. Prenons par exemple : AMUNDI MSCI JAPAN UCITS ETF EUR HEDGED DIST (+17,69%). Cet ETF, qui reproduit les performances du MSCI Japan, est de type distribuant et applique des frais de gestion de 0,2%, ce qui reste assez raisonnable comparé à ses homologues.

(Performances depuis le 1er Janv. 2023).

On voit très bien l’accélération de la performance du marché japonais à partir du mois de mars. Une tendance renforcée par les déclarations de Warren Buffett lors d'une interview à Nikkei le 11 avril, dans laquelle il a exprimé son souhait de renforcer son investissement réalisé en 2020 dans les cinq principales sociétés de commerce japonaises, à savoir Mitsui, Sumitomo, Itochu, Mitsubishi et Marubeni

Le regain de popularité du marché boursier japonais s’appuie sur plusieurs autres facteurs, outre l'effet Buffett. La géopolitique, avec les États-Unis et la Chine qui font actuellement face à des défis économiques, rend le Japon plus attrayant pour les investisseurs. La politique monétaire de la Banque du Japon reste accommodante pour les traders, en dépit de l'inflation plus élevée et du récent changement de président de la banque centrale. Enfin, les entreprises japonaises sont dans une phase d’amélioration de la gouvernance, les caisses sont pleines et les rachats d'actions atteignent des niveaux records. Les astres semblent donc s’aligner pour la première fois depuis des années.