Sans surprise, la Banque d'Angleterre a laissé ses taux d'intérêt et son programme de rachats d'actifs inchangés en juin, a-t-on appris en début d'après-midi.

L'institution 'continue de maintenir un équilibre délicat entre une pression inflationniste transitoire et des prévisions indiquant que l'incertitude liée au 'Brexit' finira par freiner la croissance de l'économie britannique', décode Alan Wilson, Senior Investment Manager - Active Fixed Income chez State Street Global Advisors.

L'expert a par ailleurs pointé l'émergence, pour le coup surprenante, de votes dissidents. Michael Saunders et Ian McCafferty plaident en effet de concert pour une hausse des taux et 'l'attention se porte désormais sur les autres membres favorables à un resserrement de la politique monétaire, ainsi que sur la probabilité qu'ils puissent aiguiser leurs armes dans les mois à venir'.

Au global, 'le sentiment en faveur d'un resserrement de la politique monétaire s'est renforcé au sein du comité, et compte tenu des perspectives précaires de l'économie britannique il ne peut pas permettre à l'inflation de s'enraciner', poursuit M. Wilson.

Michael Metcalfe, responsable monde de la Stratégie Macro chez State Street Global Markets, observe lui aussi que 'la position du Comité de politique monétaire (MPC) a lentement évolué d'un penchant pour le resserrement de sa politique à une recherche active de sa mise en oeuvre pendant la majeure partie de 2017'.

Les procès-verbaux de la réunion de mai ont révélé qu'il suffirait de quelques bonnes nouvelles supplémentaires sur le front de l'activité économique, ou de l'inflation, pour que les membres du Comité soient prêts à considérer une réduction plus immédiate du soutien apporté à l'économie.

Reste évidemment le contexte politique, avec des élections législatives qui ont fait perdre la majorité absolue à Theresa May, laquelle tend donc à être fragilisée, mais pour l'heure 'l'orientation plus ferme de la Banque d'Angleterre n'a pas été affectée par le retour de l'incertitude politique suite aux élections britanniques', a constaté M. Metcalfe, selon lequel 'il faudra des mois pour démêler et comprendre l'impact de ces élections sur les négociations du 'Brexit', ainsi que sur la confiance des entreprises et des consommateurs'.


Copyright (c) 2017 CercleFinance.com. Tous droits réservés.