PARIS, 5 décembre (Reuters) - Le candidat de La France insoumise (LFI) à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, s'est efforcé dimanche de reprendre la main en déplaçant le débat vers la gauche dans un contexte politique marqué par l'issue congrès politique des Républicains et par le premier meeting d'Eric Zemmour.

Le héraut de LFI, qui plafonne actuellement à 10% dans les intentions de vote pour le scrutin d'avril 2022, a sonné la mobilisation devant quelque milliers de partisans réunis à l'Arche de la Défense, près de Paris, alors que commençait, à une trentaine de kilomètre de là, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le premier meeting politique d'Eric Zemmour.

"La France, ce n'est pas l'extrême droite, la France c'est la sécurité sociale, c'est la santé publique, c'est l'émancipation, c'est l'école, c'est la recherche, c'est le partage", a lancé Jean-Luc Mélenchon, qui à 70 ans brigue l'Elysée pour la troisième fois.

"Le tableau est presque complet: les trois familles sont là les partisans du grand affolement (...), les partisans du grand démantèlement (...) et puis les partisans du grand changement", a dit le candidat LFI au lendemain de la désignation de Valérie Pécresse comme candidate LR à la présidentielle d'avril prochain.

"Elle a dit d'elle-même qu'elle était un tiers Thatcher, deux tiers Merkel, ce qui ne laisse pas grand chose de bon. Traduit en français, ça vous donne deux tiers Macron, un tiers Zemmour", a-t-il ajouté évoquant la présidente de la région Île-de-France, Jean-Luc Mélenchon.

Dans une pré-campagne préemptée par la droite et l'extrême droite, le chef de file de LFI, qui assure ne pas être "impressionné" par Eric Zemmour, a installé officiellement dimanche le "parlement de l'Union populaire".

Cet organe programmatique de 200 personnes est composé pour moitié d'"Insoumis" et pour l'autre "d'intellectuels, de syndicalistes, de créateurs, d'associatifs, de femmes et d'hommes qui apportent par leur vie quelque chose d'utile et profitable à la patrie", selon les mots du candidat.

Parmi les membres de la structure, figurent la femme de lettre Annie Ernaux, l'historien et écrivain Laurent Binet ou encore Jean-Marc Schiappa, le père de Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur de France, chargée de la Citoyenneté au sein du gouvernement de Jean Castex.

Une manière de susciter une union "par la base", alors que la gauche est affaiblie par l'émiettement des candidatures. (Rédigé par Sophie Louet et Nicolas Delame)