C'est aujourd'hui que tout commence pour Metro et Ceconomy ! Ces deux entités désormais séparées, issues de la scission en deux du distributeur allemand Metro, vivent aujourd'hui leur première séance de Bourse selon le calendrier prévu. Le nouveau Metro donc recouvre l'ensemble des activités de vente alimentaire de Metro Group, opérées principalement sous les marques Real et Cash & Carry, tandis que Ceconomy est centré sur le non-alimentaire, avec l'enseigne MediaMarket. Ceconomy détient 10% du nouveau Metro.

Annoncée début septembre 2016, l'opération a suscité des commentaires mitigés de la part des analystes. Si son avantage stratégique - concentrer les moyens de chacune des deux entités sur sa spécialité pour accroitre leurs capacités de développement - est bien compris des observateurs, ses modalités ont parfois laissé les observateurs perplexes.

C'est par exemple le cas de Moody's qui, dés l'annonce de la scission, avait mis la note de Metro sous revue avec implication négative. L'agence de notation réagissait surtout au fait que la future entité spécialisée dans le commerce alimentaire supportera la quasi-intégralité de la dette du groupe ce qui impactera sa note de crédit. Toutefois, Moody's s'attendait à ce que le profil de la future société indépendante se renforce dans les 18 à 24 mois grâce à la réduction de ses coûts et à l'amélioration de sa rentabilité.

Plus récemment, fin mars, Barclays s'était montré en revanche positif. Le bureau d'études avait ajouté Métro à sa liste de valeurs européennes préférées dans le secteur de la distribution et se montrait particulièrement confiant quant à l'impact positif que va avoir la scission. "Nous pensons que cette opération sera utile pour les deux entités aussi bien financièrement qu'opérationnellement. Elle devrait aussi permettre de réduire la décote de conglomérat qui pèse historiquement sur Metro", indiquait Barclays.

Ce matin, Bernstein note de son côté que l'enjeu est maintenant de voir comment le distributeur va être capable de réduire ses charges exceptionnelles et d'optimiser son taux d'imposition. Le broker déplore toujours un reporting opaque et souligne les difficultés que la distribution alimentaire rencontre en Allemagne et en Russie.

La scission se concrétise en effet dans un contexte difficile pour l'ensemble des activités de Metro. Le début d'exercice n'a pas été particulièrement dynamique : les "activités poursuivies", désormais connues sous le nom de Ceconomy, ont vu leur bénéfice net baisser de près de 30% à 146 millions d'euros et leurs ventes progresser en organique de seulement 0,1% à 12,15 milliards au premier semestre.

Valeurs citées dans l'article : Metro, Metro Wholesale & Food Specialist AG