par Lesley Wroughton et Doina Chiacu

WASHINGTON, 18 mai (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo doit détailler lundi "une feuille de route diplomatique" afin de convaincre les Européens et d'autres alliés de faire pression sur l'Iran pour l'obliger à revenir à la table des négociations, indique un responsable américain vendredi.

Donald Trump a décidé il y a dix jours de retirer les Etats-Unis de l'accord sur le contrôle du programme nucléaire iranien signé en juillet 2015 à Vienne par le groupe P5+1 et la république islamique.

Le président américain affirme que ce programme ne règle pas de manière efficace la question des ambitions nucléaires de l'Iran et ne s'attaque pas à la question de son programme de missiles balistiques.

Dans son premier discours de politique étrangère, Mike Pompeo doit plaider pour un large soutien afin de régler "la totalité des menaces iraniennes", a dit Brian Hook, conseiller politique américain.

"Le but de nos efforts est d'exercer toute la pression nécessaire pour contraindre l'Iran à changer son attitude et à trouver un autre cadre capable de répondre à nos inquiétudes", a-t-il dit devant la presse.

"Nous voulons vraiment avoir ce type de diplomatie sur un tempo rapide, une diplomatie focalisée et déterminée à atteindre nos objectifs de sécurité nationale", a-t-il ajouté.

"Notre approche générale que nous avons maintenant exposée est de la nécessité d'un nouveau cadre capable de régler la totalité des menaces de l'Iran", a-t-il poursuivi.

Il n'est pas certain que la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne qui ont tenté de dissuader Trump de quitter l'accord sur le nucléaire iranien acceptent de se joindre à cette nouvelle stratégie.

Les Européens semblent plus occupés à tenter de sauver les relations économiques nouées avec l'Iran depuis la signature de l'accord de Vienne.

Ce protocole prévoit que l'Iran place son programme nucléaire sous le contrôle de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) en échange d'un assouplissement des sanctions économiques.

Brian Hook soutient que l'Iran a donné un faux sentiment de sécurité aux pays signataires et que les Etats-Unis entendent imposer un nouvel accord concernant le programme nucléaire iranien mais également le programme balistique et les activités régionales de la république islamique.

"Cela inclut un ensemble de choses autour de son programme nucléaire, des missiles, de la prolifération et de la technologie balistique, du soutien aux terroristes et des activités agressives et violentes qui alimentent les guerres civiles en Syrie et au Yémen", a-t-il expliqué.

Mike Pompeo discute avec les Européens depuis l'annonce faite par Donald Trump d'un retrait américain de l'accord et Hook estime que les divergences de vue peuvent être surmontées.

(Pierre Sérisier pour le service français)