• Une dette de plus en plus inquiétante

L’Institut International de Finance a présenté ses prévisions concernant l’endettement mondiale pour l’année 2020. Comme attendu, celui-ci est en nette augmentation et atteindrait un niveau jamais vu auparavant de 277 000 milliards de dollars, soit près de 365% du PIB mondial. La crise sanitaire a provoqué une hausse colossale des montants empruntés par les États et les entreprises. Au mois de septembre, la dette avait déjà  progressé de 15 000 milliards dont près de la moitié émise par les États, principalement développés.

Dans le détail, la dette totale (publique et privée) des pays développés représente près de 432% de leur PIB au troisième trimestre contre 380% fin 2019. Les nouvelles mesures de restrictions sanitaires ne devraient pas améliorer ce ratio. Les pays émergents s’en sortent mieux avec une dette totale de 250%, même si la Chine se rapproche des niveaux des pays développés à 335% du PIB.

Toutefois, l’Institut met en garde sur les dettes des pays émergents. En effet, 7 000 milliards de dollars d’obligations arrivent à échéance à la fin de l’année et les faibles taux d’intérêts ne compenseront pas le manque à gagner provoqué par la baisse des recettes fiscales.

Enfin, l’organisation ne voit pas de ralentissement de cette tendance sur le long-terme. Pour éviter les mesures d’austérité mises en place lors de la crise financière, les États et les entreprises devraient continuer de s’endetter pour atteindre un montant faramineux de 360 000 milliards en 2030.

  • La Chine, championne du monde de l’ouverture économique ?

Le secrétaire général du Parti communiste chinois Xi Jinping a profité de l’ouverture du sommet de l’APEC, réunissant pas moins de 21 pays du pourtour du Pacifique dont la Chine et les États-Unis, pour prononcer un discours mettant en avant l’ouverture économique de son pays.

La signature du plus vaste accord mondial de libre-échange en début de semaine entre 14 pays de la région dont la Chine est un signe fort du poids économique grandissant de la zone. Xi a ainsi déclaré  que la région Asie-Pacifique est “aux avant-postes de la croissance” en ajoutant “qu’aucune nation ne peut se développer en maintenant ses portes fermées”. 

Ce discours ne voile même pas ses attaques contre les récentes mesures prises par le gouvernement américain concernant de nouveaux droits de douane punitifs et des restrictions sur les technologies imposées à la Chine. Cette politique de “découplage” a pour but de réduire drastiquement  la dépendance économique américaine à la Chine… mais provoquera aussi le contraire, pour le meilleur et pour le pire.  

  • L’économie néerlandaise de retour à des niveaux pré-Covid fin 2021

Comme la plupart des économies européennes , l’année 2020 a provoqué une forte régression économique au Pays-Bas. Le PIB a fait du yoyo durant cette année particulière. Le confinement total imposé au deuxième trimestre a entraîné une chute de 9,9% du PIB par rapport à 2019 alors que l’ouverture du T3 a permis un retour à -3%. La seconde vague ne devrait pas pousser l’économie dans ses retranchements. En effet, outre les restaurants, bars et autres cinémas, les autres commerces sont restés ouverts et la baisse du PIB sur l’année devrait être finalement de 4,6%.

La prochaine arrivée d’un vaccin devrait contenir l’épidémie dans le pays et voir un retour à la normale, probablement au deuxième semestre 2021. ING Economics est très enthousiaste sur la capacité des Pays-Bas à se remettre de la crise. La banque prévoit une augmentation du PIB de 2,6% en 2021 atteignant 99% de sa taille pré-crise sanitaire.

Évolution de 4 indicateurs économiques par rapport au niveau pré-Covid 

Ce graphique nous montre que les faibles investissements entravent une reprise plus rapide de l’économie.

  • Hongrie et Pologne en porte à faux avec l’UE
  • Alors que l’Union Européenne s’apprêtait à amorcer son plan de relance, la Hongrie et la Pologne ont bloqué le triple processus de budget pluriannuel, d’augmentation significative des ressources propres de l’Union et du plan de relance. Ces mesures dont semblent pourtant bénéficier les deux pays vont devoir attendre qu’une solution soit trouvée. Dans tous les cas, cela accentue à nouveau les différences entre l’UE et ces 2 pays. La Hongrie et la Pologne souhaitent mettre la pression suite au conflit sur leur traitement de l’indépendance de la justice et des médias. L’Union Européenne est fondée sur le principe de l’Etat de droit, et  les mesures souhaitées par ces deux pays contredisent le fondement de  l’Union. Le plan de relance pourrait faire l'objet d'un accord intergouvernemental excluant les Etats frondeurs, une option techniquement complexe et "prématurée" mais "qui est sur la table", selon une source européenne.
  • Agenda économique du jour

Le PIB de l’OCDE a rebondi de 9,0 % au troisième trimestre de 2020, mais reste inférieur au niveau observé avant la pandémie. Les économies ayant subi les plus grandes contractions au deuxième trimestre ont rebondi fortement : 18,2% pour la France, 16,1% pour l’Italie ou même 15,5% pour le Royaume-Uni.

Les autres grandes économies ne sont pas en reste et voit aussi une croissance remarquable qui devrait néanmoins chuter suite aux nouvelles mesures sanitaires en cette fin d’année. Les inscriptions hebdomadaires au chômage seront publiées à 14h30 aux États-Unis avec  l’indice de la Fed de Philadelphie. À 16h, les chiffres de l'immobilier ancien et l'indice des indicateurs avancés seront annoncés.