Berne (awp/ats) - Monica Duca Widmer présidera le conseil d'administration de la nouvelle structure Ruag. Le Conseil fédéral s'est tourné vers cette Tessinoise de 59 ans, expérimentée dans la conduite d'entreprises. Il l'a présentée lundi à la presse.

Mme Duca Widmer dirige depuis plus de 20 ans l'entreprise EcoRisana qui propose son expertise dans les domaines de l'environnement, de l'assainissement des sites contaminés et de la gestion des déchets. Elle préside aussi depuis 2011 l'administration de la coopérative Migros Tessin.

L'italophone, candidate PDC malheureuse au National en 2011, occupe en outre des mandats dans divers organes: commission fédérale pour la recherche énergétique, commission de l'armement, conseil de l'inspection fédérale de la sécurité nucléaire, Académie suisse des sciences techniques. Elle renoncera à ceux qui pourraient entraîner un conflit d'intérêts avec sa nouvelle fonction.

Nouvelle structure

L'entreprise d'armement Ruag deviendra dès l'année prochaine une société de participation financière comprenant deux sous-holdings (MRO Suisse et Ruag International). Le secteur international ou non lié à l'armée ne sera à terme plus en mains fédérales. Un groupe aérospatial sera créé et privatisé. La Confédération ne possédera plus que le domaine travaillant pour le Département fédéral de la défense.

Compte tenu de la complexité de cette nouvelle orientation stratégique, le gouvernement a jugé judicieux de désigner sans attendre la présidente du conseil d'administration de la future société de participation financière. Ainsi, Mme Duca Widmer aura assez de temps pour se familiariser avec sa nouvelle fonction et accompagner la mise en place de la nouvelle structure.

La Tessinoise participera également à la formation des conseils d'administration des sous-holdings. Jusqu'à la fondation de la nouvelle société et à l'élection du conseil d'administration en novembre 2019, c'est le conseil d'administration de la holding actuelle qui continuera d'être responsable.

Stratégie

Le Conseil fédéral a présenté en mars sa stratégie pour l'avenir de Ruag. MRO CH (environ 2500 collaborateurs, sites de production en Suisse) travaillera pour l'armée. Ruag International (environ 6500 collaborateurs, dont deux tiers à l'étranger) sera composé des autres secteurs d'activité.

Une bonne partie d'entre eux sera vendue, pour une valeur globale estimée à 500 millions de francs suisses. Ce sera le cas des domaines Cyber ou MRO International. Ruag Ammotec, qui s'occupe des munitions de petit calibre, sera aussi vendue. Mais plusieurs conditions seront posées, comme le maintien des emplois et du site de Thoune.

Une partie de l'argent issu des ventes sera réinvestie dans un nouveau groupe aérospatial, qui devrait être privatisé à terme. Si cette stratégie ne marche pas, une vente complète de tous les domaines de Ruag international pourrait être envisagée.

ats/al