CANNES, 12 mai (Reuters) - Quatre-vingt-deux actrices, réalisatrices ou productrices ont monté samedi les marches du Palais des Festivals de Cannes pour réclamer plus de parité et de transparence dans le cinéma, point de départ de l'onde de choc de l'affaire Weinstein.

"Les femmes ne sont pas une minorité dans le monde et pourtant notre industrie dit le contraire. Nous voulons que ça change", a déclaré la réalisatrice Agnès Varda au côté de l'actrice australienne et présidente du jury de cette année, Cate Blanchett.

"Nous sommes actrices, productrices, réalisatrices, scénaristes, directrices de la photographie, agents artistiques, monteuses, distributrices, exploitatrices, nous travaillons toutes dans l'industrie du cinéma, nous sommes solidaires des femmes dans toutes les industries", a-t-elle ajouté, en première ligne d'un groupe comptant les actrices Salma Hayek, Marion Cotillard, Julie Gayet ou la réalisatrice Valérie Donzelli.

"Nous mettons au défi nos institutions pour organiser activement la parité et la transparence dans les instances de décision et partout où les sélections se font", a-t-elle ajouté.

En 71 éditions et 1.645 films, le festival de Cannes n'en a sélectionné que 82 réalisés par des femmes.

La secrétaire d'Etat à l'Égalité Marlène Schiappa a annoncé samedi la mise en place d'une ligne téléphonique d'urgence pour les cas de harcèlement sexuel lors du festival, ligne qui a d'ores et déjà été sollicitée, a-t-elle déclaré.

Le producteur américain Harvey Weinstein, lauréat de la Palme d'Or pour Pulp Fiction en 1994, sera cette année absent dans le sillage de témoignages en cascade lui attribuant des faits de harcèlement, d'agression et de viol, qui ont ouvert la voie à une dénonciation plus large dans l'industrie du cinéma et ailleurs.

(Robin Pomeroy, Julie Carriat pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)