MOSCOU, 8 décembre (Reuters) - Lioudmila Alexeïeva, ex-dissidente soviétique et fondatrice de la plus ancienne organisation de défense des droits de l'homme de Russie, est morte samedi à l'âge de 91 ans, dans un hôpital de Moscou, a déclaré le conseil présidentiel des droits de l'homme dans un communiqué.

Alexeïeva, qui avait fondé le Groupe Helsinki de Moscou, avait défié les autorités soviétiques dès les années 1960 concernant la situation des droits de l'homme.

En 2012, elle déclarait à Reuters que lorsqu'elle avait rencontré dix ans plus tôt Vladimir Poutine en tant que membre du Conseil consultatif pour les droits de l'homme, elle avait été impressionnée par son humilité et sa volonté d'écouter des militants comme elle.

Lorsqu'elle l'avait revu en 2006, Poutine, fort d'un boom économique fondé sur les cours élevés du pétrole, était très populaire. A en croire Alexeïeva, il ne l'avait pas écoutée.

"Poutine en était venu à croire que tout le monde voulait qu'il reste au pouvoir(...). C'est une chose terrible d'avoir le pouvoir. Très peu de gens savent s'en servir à bon escient", disait-elle à Reuters il y a six ans.

Le président russe a adressé samedi un télégramme de condoléances à la famille de Lioudmila Alexeïeva, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Tass. (Polina Devitt; Eric Faye pour le service français)