A l’heure où le Nasdaq frôle les 16500 points, et le S&P 500 dépasse les 4700, des sommets historiques pour les deux indices depuis leur création, certains observateurs aiment à voir en 2021, folle année boursière, les prémices d’une nouvelle bulle. 

Largement gonflé par les injections de liquidités des banques centrales (sous couvert de sauvetage des économies face au Covid) et par un ensemble de facteurs frénétiques conjugués (les cryptomonnaies, les actions mèmes poussées par les WallStreetBets de reddit, les chèques de relance, etc), l’ensemble des places boursières affiche des niveaux records. C’était sans compter sur la nouvelle lubie des investisseurs et des collectionneurs : les NFT. 

Les NFT, pour non-fungible tokens, ou jetons non-fongibles, sont des éléments cryptographiques consacrés, c’est-à-dire, des œuvres d’art numériques authentifiées, grâce aux méthodes de la blockchain. Comme les Dotcom sur les bourses en leur temps, les NFT ont fait une entrée fracassante dans le monde de l’art, et s’offrent maintenant un tapis rouge en dehors de leur arène initiale, dans le monde des jeux vidéos par exemple ou des réseaux. En mars dernier par exemple, Jack Dorsey, fondateur de Twitter, cédait son premier tweet en NFT pour la modique somme de de 2,9 millions de dollars. Le tweet. 

Ces derniers mois, un petit dessin digital du nom de CyberPunk 3100 se vendait aux enchères pour 7.1 millions de dollars. Les plus affutés remarqueront que c’est beaucoup beaucoup moins que les 532 millions de dollars qu‘il a fallu débourser pour s’emparer de CryptoPunk #9998 il y a à peine 3 semaines, mais tout de même. On est pas un peu haut, là ?

 

NFT le nouveau dotcom
Dessin d'Amandine Victor