PARIS (Reuters) - Les actions européennes ont enregistré jeudi leur meilleure performance depuis deux mois et demi et Wall Street amplifiait son rebond à mi-séance, la détente sur les prix de l'énergie et le report de l'échéance du plafond de la dette américaine ayant relancé l'appétit pour le risque des investisseurs.

À Paris, le CAC 40 a gagné 1,65% (107,07 points) à 6.600,19 points, sa meilleure clôture depuis le 27 septembre. A Londres, le FTSE 100 a avancé de 1,26% et à Francfort, le Dax a pris 1,85%.

L'indice EuroStoxx 50 affiche en clôture une progression de 2,14%, le FTSEurofirst 300 de 1,67% et le Stoxx 600 de 1,6%, sa plus forte hausse sur une séance depuis le 21 juillet.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi bien orientée, le Dow Jones s'adjugeant 1,48%, le Standard & Poor's 500 1,4% et le Nasdaq Composite 1,64%.

Les actions américaines saluaient ainsi la confirmation par le chef de file des démocrates au Sénat à Washington d'un accord avec le camp républicain pour repousser à début décembre l'échéance du plafond de dette, ce qui éloigne le risque d'un défaut des Etats-Unis.

En Europe, ce facteur s'ajoute à la détente sur les cours du pétrole et du gaz naturel, dont l'envolée ces derniers jours avait nourri les craintes d'un ralentissement de la croissance accompagné d'une poussée inflationniste.

Le débat sur l'inflation est cependant loin d'être clos: Isabel Schnabel, l'une des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé que l'accélération de la hausse des prix pourrait se prolonger alors que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a dit s'attendre à un retour de l'inflation sous 2% d'ici un an.

Sur les quatre premières séances de la semaine, le Stoxx 600 et le CAC 40 affichent des gains de plus de 1,25%.

VALEURS

Le rebond des marchés européens a profité à l'ensemble des secteurs de la cote mais surtout à ceux qui avaient le plus souffert de la baisse des séances précédentes, comme celui des matières premières, dont l'indice Stoxx a regagné 3%, ou celui de l'automobile (+3,15%).

A Paris, ArcelorMittal (+4,04%) et Stellantis (+3,78%) figurent ainsi dans le peloton de tête du CAC 40.

Le compartiment de la construction a profité quant à lui des commentaires jugés rassurants du suisse Sika sur l'impact de la hausse des prix: le titre Sika a pris 3% et Saint-Gobain 4,23%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage ont enregistré la semaine dernière leur plus forte baisse depuis trois mois, à 326.000 contre 364.000 la semaine précédente.

En Allemagne, la production industrielle a reculé de 4,0% en août, un repli bien plus marqué qu'attendu, en raison principalement de la chute de la production automobile liée aux pénuries de composants.

CHANGES

L'appétit retrouvé des investisseurs pour le risque et les ajustements de positions avant les chiffres mensuels de l'emploi américain éloignent le dollar de ses récents plus hauts: le billet vert recule de 0,17% face à un panier de devises de référence.

L'euro remonte ainsi à 1,156 dollar contre 1,1527 au plus bas mercredi.

La livre sterling progresse plus nettement, de nouveau portée par les anticipations de remontée des taux de la Banque d'Angleterre.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont fini la journée en légère baisse avec le reflux des craintes liées à l'inflation, une détente que le compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas remis en cause.

Celui du Bund allemand à dix ans a reculé d'un peu moins d'un point de base sur la journée à -0,189%.

Sur le marché obligataire américain, les rendements sont au contraire en hausse, l'attention des investisseurs se tournant vers les chiffres mensuels de l'emploi américain. Le dix ans remonte à 1,566%, en hausse de 3,5 points sur la séance.

PÉTROLE

Orienté à la baisse depuis le début de la journée, le marché pétrolier est reparti à la hausse en toute fin de séance européenne mais reste loin des plus hauts atteints mercredi.

Le Brent, qui était monté à 83,47 dollars le baril, gagne 0,94% à 81,84 dollars après un plus bas à 79,08 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,87% à 78,10 dollars contre 79,78 au plus haut la veille.

(Reportage Marc Angrand)