À Paris, le CAC 40 recule de 1,24% à 4.990,73 vers 11h45 GMT. Il évolue sous le seuil des 5.000 points pour la première fois depuis août 2017. A Francfort, le Dax cède 1,92% et à Londres, le FTSE abandonne 0,57%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,93% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,16%. Le Stoxx 600 perd 1,23%, au plus bas la mi-décembre 2016.

La fébrilité des marchés est alimentée par la réunion de la Commission européenne sur le budget de l'Italie qui pourrait voir Bruxelles prendre la décision sans précédent de rejeter la loi de finances de Rome.

Aux craintes sur le budget italien s'ajoutent des doutes sur le leadership de Theresa May, empêtrée dans les négociations sur le Brexit, et les tensions internationales liées à la mort du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi.

Dans ce dernier dossier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, détaillant les résultats de l'enquête ouverte sans son pays, a déclaré mardi que des preuves solides tendaient à démontrer que le meurtre à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, avait été planifié.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

La séance à New York sera animée par de nombreux résultats trimestriels, dont ceux de poids lourds comme Caterpillar, McDonalds et 3M.

VALEURS EN EUROPE

Dans un contexte de fortes tensions sur les marchés, les mauvaises publications d'entreprises sont durement sanctionnées. C'est le cas d'Atos, qui dégringole de 22,87% après avoir dit prévoir pour 2018 un chiffre d'affaires moins élevé que prévu et craindre une marge plus basse qu'espéré.

Le fabricant autrichien de semi-conducteurs AMS chute de 24,74% après avoir perdu en matinée jusqu'à un tiers de sa valeur, en réaction à des prévisions jugées décevantes pour le quatrième trimestre.

Dans son sillage, l'indice Stoxx lié à la technologie enregistre la plus forte baisse sectorielle du jour (-3,77%) et STMicroelectronics perd 5%.

A Francfort, Bayer recule de 10,32% après le rejet par un tribunal californien de l'appel de sa filiale Monsanto qui demandait un nouveau procès après avoir été condamné dans l'affaire du glyphosate.

Sensibles aux tensions commerciales, le secteur des ressources de base perd 2,53%.

TAUX

Sur le marché de taux, les rendements italiens se détendent après une information du quotidien il Messaggero selon laquelle le gouvernement italien de coalition est prêt à ajuster certaines mesures de son projet de budget 2019 en cas de mauvaise accueil du marché. Le rendement des obligations italiennes à 10 ans cède environ trois points de base pour revenir autour de 3,45%.

Les incertitudes italiennes conjuguées aux interrogations sur le Brexit maintiennent le dix ans allemand en baisse, proche de 0,44%.

CHANGES

L'euro est quasiment stable, à 1,1465 dollar, qui évolue également à l'équilibre face à un panier de devises de référence. Le billet vert abandonne toutefois 0,51% face au yen, qui profite de son statut de valeur refuge.

La livre sterling grappille 0,28% face au dollar après être tombé à un creux de deux semaines et demi, lésé par les craintes autour du Brexit.

"On entend qu'un nombre croissant de députés du Parti conservateur perdent patience vis-à-vis de Theresa May, ce qui a remis sur la table des craintes d'une longue impasse politique et d'une sortie de l'Union européenne sans accord", déclare Viraj Patel, chargé de la stratégie devises chez ING.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent après la promesse de l'Arabie saoudite de jouer un rôle "responsable" sur les marchés de l'énergie, même si le sentiment général reste fragile à moins de deux semaines de l'entrée en vigueur des sanctions américaines visant l'Iran. Le Brent perd plus de 2% à 78,22 dollars le baril et le brut léger américain 1,64%, autour de 68,20 dollars.

L'Arabie saoudite continuera à satisfaire la demande en dépit des futures sanctions américaines qui doivent réduire les exportations pétrolières de l'Iran, a déclaré son ministre de l'Energie, Khalid al Falih.

(Édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga