Le rejet de l'accord de Brexit par le Parlement britannique a vu les indices réduire brièvement leurs gains mais ceux-ci sont repartis vers le haut peu après.

Il y a eu une réaction épidermique au vote, explique Chris Zaccarelli (Advisor Alliance), "mais on s'est repris parce que le résultat était déjà largement pris en compte dans les cours".

L'indice Dow Jones a gagné 155,75 points, soit 0,65%, à 24.065,59 points. Le S&P-500, plus large, a pris 27,69 points (1,07%) à 2.610,30 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 117,92 points (1,71%) à 7.023,83 points.

La Chine se fixe pour objectif de "bien commencer" le premier trimestre 2019, a déclaré mardi l'agence en charge de la planification, laissant prévoir l'annonce prochaine de nouvelles mesures de soutien de la part du gouvernement en réponse au ralentissement de l'économie.

Pékin va renforcer la surveillance de la situation économique et améliorer la "réserve" de politiques économiques à sa disposition, a indiqué dans un communiqué la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR).

Alors que Donald Trump a redit lundi croire en un accord commercial avec la Chine, le sénateur républicain Chuck Grasslay a déclaré au contraire ce mardi que Robert Lighthizer, le délégué au commerce extérieur américain, n'avait pas constaté beaucoup de progrès sur les problèmes structurels lors des discussions qui se sont tenues la semaine passée.

Ceci, ainsi que des résultats bancaires décevants, avait un moment affecté le sentiment du marché en matinée.

Pour ce qui est des résultats de sociétés, qui vont bientôt tomber en masse, après ceux des banques, les analystes estiment que les bénéfices auront augmenté de 14% au quatrième trimestre, bien moins que les 20,1% anticipés en octobre, selon des données IBES de Refinitiv.

"Les investisseurs pensent que les résultats seront en baisse en 2019; pourtant bon nombre des rapports de sociétés dont nous prenons connaissance restent assez positifs", dit Matthew Watson (James Golden Rainbow Fund). "Elles veulent embaucher, investir et augmenter leurs prix".

Le volume a été de 6,96 milliards de titres échangés contre 8,79 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Netflix, qui publie ses comptes trimestriels jeudi, a annoncé avoir relevé aux Etats-Unis les différents tarifs d'abonnement à son service de vidéo à la demande de 13% à 18% pour faire face aux importants investissements réalisés dans la production de contenus originaux et pour son développement à l'international.

L'action a gagné 6,5%.

JPMorgan Chase a publié un bénéfice inférieur aux attentes pour le quatrième trimestre, la chute de l'activité de trading obligataire ayant éclipsé les gains tirés de la hausse des taux d'intérêt et de la croissance du crédit.

Pour autant, l'action termine sur un gain de 0,73%.

La situation est différente pour Wells Fargo, dont l'action a cédé 1,55%.

La banque a annoncé une baisse de ses revenus dans l'ensemble de ses activités au quatrième trimestre, notamment dans sa division dédiée aux particuliers et aux petites entreprises, la plus exposée au scandale des comptes fantômes survenu en 2016.

L'assureur maladie UnitedHealth Group a gagné 3,6%, plus forte hausse du Dow Jones, grâce à un bénéfice trimestriel meilleur que prévu.

Il a permis à l'indice de la santé de réaliser la meilleure performance sectorielle de la journée (+1,74%), à égalité avec l'indice des valeurs de la communication, qui inclut précisément Netflix, et aussi Alphabet.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'indice "Empire State" d'activité manufacturière dans la région de New York a reculé bien plus qu'attendu en janvier pour tomber à son plus bas niveau depuis mai 2017.

Les prix à la production aux Etats-Unis ont diminué plus qu'attendu en décembre, principalement en raison de la chute des prix de l'énergie.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi et Wall Street progressait en matinée, la perspective de nouvelles mesures de soutien à l'économie en Chine ayant rassuré les investisseurs et reléguant au second plan des résultats d'entreprise décevants et l'incertitude sur le Brexit.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 0,49% (23,42 points) à 4786,17 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,58% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,42%, le FTSEurofirst 300 0,48% et le Stoxx 600 0,35%.

TAUX

Les rendements des Treasuries ont un peu progressé dans des échanges nerveux, le rejet du texte sur le Brexit par les Communes laissant présager d'autres voies de résolution du dossier en perspective.

Les rendements ont d'abord baissé en réaction au scrutin mais ils ont rapidement remonté, le résultat étant largement prévisible et même l'écart entre les "oui" et les "non" était attendu substantiel.

Les Treasuries sont devenus "de plus en plus sensibles" aux histoires dont on ne voit pas la fin, comme le Brexit et le "shutdown", a observé Jim Vogel (FTN Financial).

Le rendement à 10 ans était à 2,713% contre 2,71% lundi soir. Le rendement à 30 ans était lui de 3,0734% contre 3,06%; il a atteint 3,08% en séance, un pic de quatre semaines.

Un afflux de dette corporate sur le marché primaire a également contribué à la montée des rendements obligataires, les gérants ayant tendance à se protéger des mouvements de taux en vendant de la dette souveraine.

CHANGES

Le sterling a nettement rebondi sur ses plus bas du jour mardi, regagnant plus d'un cent au-dessus de 1,28 dollar, après le large rejet par les Communes de l'accord de Brexit négocié par la Première ministre Theresa May et l'Union européenne (UE).

La livre, qui perdait jusqu'à 1,2% face au dollar avant le résultat du vote, a brièvement porté sa perte à 1,5% avant de rebondir et se stabiliser à 1,2875 dollar.

Le dollar a lui progressé face à un panier de devises de référence, son indice prenant 0,34% à 95,935, en réaction au ralentissement de l'économie allemande l'an passé.

PETROLE

Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse mardi sur le marché new-yorkais Nymex, dans le sillage des places boursières, soutenus les uns et les autres par la perspective de voir la Chine prendre des mesures pour relancer son économie.

Les futures ont réduit un peu leurs gains par la suite en réaction à l'écrasant rejet du texte d'accord sur le Brexit par les parlementaires britanniques et aussi à une réduction plus faible que prévu des réserves américaines, telles qu'annoncée par l'Institut américain du pétrole (API).

A SUIVRE MERCREDI 16 JANVIER :

Publication du Livre Beige de la Réserve fédérale à 19h00 GMT.

(avec Medha Singh, April Joyner, Stephanie Kelly, Gertrude Chavez-Dreyfuss, Kate Duguid, Saikat Chatterjee; Wilfrid Exbrayat pour le service français)