Dans son panorama économique pour 2019, Neuflize OBC anticipe un ralentissement sensible de la croissance américaine au second semestre. Elle devrait tomber à 1,6%/1,7% après s’être élevée à 3% en 2018. Le gestionnaire d'actifs est plus pessimiste que le consensus ressortant à +2,2%. Ce scénario implique un retournement des indices des directeurs d'achat manufacturier, qui sont très corrélés à la croissance et tomberaient à 50/52.

Non seulement le boost du déficit sur la croissance va perdre de son effet d'ici fin 2019, début 2020, mais le durcissement significatif de la politique monétaire américaine depuis juin 2017 se fera également sentir sur la conjoncture américaine. Son impact se fait traditionnellement sentir avec un délai de 12 à 18 mois.

Du fait de cette moindre expansion, la croissance des bénéfices des entreprises américaines pourrait tomber à 0 dans la seconde partie de l'année prochaine.

Compte tenu de ce scénario d'un franc ralentissement de l'économie américaine au second semestre, Neuflize OBC juge qu'il faudra s'interroger sur les pondérations des portefeuilles au premier trimestre ou au printemps.

Trois indicateurs sont à surveiller : l'investissement des entreprises américaines, le fonctionnement du Congrès américain où les démocrates détiendront la majorité à la Chambre des représentants et la confiance des entreprises en Chine. Neuflize OBC anticipe une stabilisation de la croissance chinoise aux environs de 6,5% grâce à une enième relance du crédit de la part des autorités. Cette stratégie fonctionne à court terme, mais pose des problèmes à long terme, a expliqué Olivier Raingeard, Directeur des investissements. Le poids de la dette a doublé en 5 ans,celui des entreprises représentant désormais 170% du PIB. Ce qui a comme résultat d'affaiblir le levier d'action du gouvernement.

En début décembre 2018, le gérant affichait une "modeste" surpondération des actions dans un portefeuille équilibré. Au sein de cette classe d'actifs, il a sensiblement réduit sa position sur l'Europe au bénéfice des Etats-Unis, la première région étant sous-pondérée et la seconde, supondérée. Le marché américain est le leader depuis 2009 et l'économie américaine reste la plus stable dans ce cycle. Neuflize OBC note la baisse de la valorisation des actions, avec un PER alors tombé à 16 ; la prime de risque s'étant reconstituée en raison d'incertitudes politiques et économiques assez fortes.