Dans une courte déclaration faite en compagnie du président du Conseil italien Mario Monti puis lors d'un discours prononcé dans la foulée à l'Elysée en clôture d'un colloque, le président français a déclaré que des décisions "lourdes et difficiles" devraient être prises "dans les jours ou les semaines qui viennent".

"Pour faire face à cette crise de confiance, toutes les institutions européennes doivent prendre leurs responsabilités comme chaque Etat de la zone euro a été amené à le faire (...) il faut maintenant que chacun prenne les décisions qui s'imposent", a-t-il dit à l'issue d'un entretien avec Mario Monti.

Il a récidivé par la suite en déclarant que non seulement les gouvernements mais aussi "toutes les institutions européennes" devaient prendre la mesure de la "crise de confiance" qui fragilise l'euro, présenté comme "le coeur de l'Europe".

"Si l'euro est détruit, c'est toute l'Europe qui vole en éclats, si l'Europe vole en éclats, c'est la paix sur notre continent qui sera un jour ou l'autre mise en cause", a-t-il poursuivi.

Depuis l'aggravation de la crise de l'euro, la France et d'autres pays appellent de leurs voeux une intervention plus active de la BCE sur les marchés, à l'image de ce que font la Fed américaine ou la Banque d'Angleterre via notamment des rachats de dettes des Etats, pour calmer la spéculation et faire baisser les taux.

Mais ils se heurtent à un refus catégorique de l'Allemagne, qui fait valoir que cela ne rentre pas dans les missions de la BCE.

Pour mettre fin à cette cacophonie, Paris et Berlin avaient décidé de ne plus évoquer en public leurs attentes vis-à-vis de la banque centrale. L'appel lancé vendredi par Nicolas Sarkozy intervient à trois jours d'un déplacement à Berlin, où il doit s'entretenir lundi avec la chancelière Angela Merkel des préparatifs du sommet européen du 30 janvier.

Mario Monti n'a pas suivi le président français sur son terrain, déclarant de son côté qu'il revenait à chaque Etat de la zone euro de faire ce qu'il fallait en matière de consolidation budgétaire et de réformes. Il a ajouté que chacun devait agir au même niveau afin d'améliorer la confiance dans la monnaie unique de façon à ce que les taux d'intérêt baissent.

Yann Le Guernigou, édité par Sophie Louet