LAGOS, 21 octobre (Reuters) - Des soldats ont ouvert le feu contre des manifestants nigérians mardi dans la capitale Lagos, atteignant par balle au moins deux personnes, a appris Reuters de trois témoins, alors qu'un mouvement de contestation dénonçant les violences policières secoue le pays depuis plus d'une semaine.

"Ils ont tiré en direction de la foule", a déclaré Alfred Ononugbo, un officier de sécurité âgé de 55 ans. "J'ai vu une balle atteindre une ou deux personnes", a-t-il ajouté.

Le gouvernement local a indiqué qu'il allait ouvrir une enquête sur la fusillade, survenue aux alentours de 19h00 (18h00 GMT) selon les témoins.

Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès d'un porte-parole de l'armée.

Inyene Akpan, photographe de 26 ans, a déclaré que plus de 20 soldats sont arrivés à une barrière de péage où se trouvaient des manifestants et ont ouvert le feu. D'après lui, deux personnes ont été touchées.

Un journaliste de Reuters a entendu des sirènes et des coups de feu.

Les autorités ont imposé mardi un couvre-feu à Lagos dans le but de contenir les manifestations, que le gouverneur de l'Etat de Lagos a accusé d'avoir basculé dans la violence. (Alexis Akwagyiram et Libby George; version française Jean Terzian)