Nordea AM ne voit pas les taux américains s'emballer à la hausse, en dépit de leur récente progression au-dessus de 3%. "Si la hausse des taux des derniers trimestres a été soutenue par des facteurs cycliques, la toile de fond macroéconomique n’a pas beaucoup évolué : le scénario à long terme reste intact, favorable au maintien de taux d’intérêt bas. Car l’essor de la croissance mondiale a déjà commencé à s’affaiblir", tranche Witold Bahrke, stratégiste chez Nordea Asset Management.

L'expert souligne que deux facteurs doivent être réunis pour soutenir les perspectives de croissance nominale, condition nécessaire à une progression structurelle des taux. Il suggère au passage que cette conjonction n'a que peu de chances de survenir...

D'abord, la croissance réelle devrait être à même de croitre, ce qu'empêchent la faiblesse de la productivité et le vieillissement de la population dans les pays développés. "D'autres facteurs qui freinent ce potentiel de croissance incluent : moins de nouvelle main d'œuvre disponible ; peu de signes de progrès technologiques capables de se traduire en une productivité plus élevée", ajoute Witold Bahrke, stratégiste chez Nordea Asset Management.

Ensuite, l'inflation doit suivre une tendance haussière. Là encore, le vieillissement de la population contribue à maintenir les salaires à des niveaux relativement bas, en raison d'un effet négatif sur la productivité, tandis que les niveaux élevés d'endettement limitent également l'inflation.

"Au même titre que la hausse récente de la croissance, le raffermissement de l'inflation est essentiellement de nature cyclique, et non structurelle. Dans ces conditions, le potentiel de hausse des taux est donc limité. Pour un investisseur obligataire, les niveaux actuels des taux américains font figure de points d'entrée attrayants", conclut l'expert de Nordea AM.