L'annonce, de source proche du dossier, que la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas couper le robinet des liquidités d'urgence aux banques grecques, a rassuré les investisseurs en fin de journée.

Le risque de voir la Grèce contrainte de quitter la zone euro s'est accru mais un compromis reste possible entre Athènes et ses partenaires européens, jugent les médias grecs et les banques d'investissement au lendemain de l'échec d'une réunion de l'Eurogroupe.

Tous les yeux sont désormais tournés vers la BCE qui doit décider mercredi de prolonger ou non l'accès aux liquidités d'urgence (ELA) permettant aux banques grecques de toujours disposer de fonds malgré la crise politique.

Sans céder à la panique, la Bourse d'Athènes a perdu 2,45%, tirée vers bas par son secteur bancaire (-6,36%), qui est le plus exposé.

À Paris, l'indice CAC 40 a effacé ses pertes en fin de séance pour terminer sur une note stable (+0,04%) à 4.753,99 points. Le Footsie britannique gagne 0,6% et le Dax allemand perd 0,25% tandis que l'indice EuroStoxx 50 prend 0,15% et le FTSEurofirst 300 0,09%.

"Le coût d'une sortie serait si élevé pour la Grèce qu'ils vont finir par conclure un accord. La réunion d'hier ne devrait pas être considérée comme un échec mais comme faisant partie d'un processus", dit James Butterfill, responsable de la stratégie au niveau mondial chez Coutts.

"L'impact sur la croissance économique de la euro zone d'une sortie de la Grèce serait minimal, la crainte est de voir un Grexit saper la confiance dans l'ensemble du projet autour de la monnaie unique."

L'annonce dans la matinée d'un moral des investisseurs et analystes allemands en amélioration pour le quatrième mois consécutif en février a également limité les pertes en Bourse et soutenu l'euro.

Ce dernier reprend 0,3% à 1,1390 dollar et l'or a perdu jusqu'à 2,1% à 1.205,72 dollars l'once, un plus bas depuis le 8 janvier, dans l'espoir d'un accord, tandis que le pétrole est retombé après un rally de plus de 7% en deux jours.

A la clôture en Europe, les grands indices américains étaient également stables, malgré les incertitudes liées à la Grèce et à l'Ukraine, où l'accord de cessez-le-feu trouvé jeudi à Minsk a déjà volé en éclats.

Des combats de rue ont opposé les séparatistes pro-russes aux troupes ukrainiennes dans la ville assiégée de Debaltseve, rendant plus qu'incertaine la perspective d'un retrait des armes lourdes de la ligne de front.

La tendance a toutefois été alourdie par quelques résultats décevants.

A Paris, Orange a perdu 1,68%. L'opérateur télécoms prévoit un recul limité de son résultat d'exploitation cette année et mise sur ses investissements dans le très haut débit et la poursuite des réductions de coûts face à une compétition toujours rude sur son marché domestique.

TNT Express a chuté de 9,75%, plus forte baisse de l'indice large européen, le groupe néerlandais de logistique s'attendant à une nouvelle année difficile sur ses grands marchés ouest-européens.

A Madrid, Caixabank a cédé 3% après avoir lancé une offre de plus d'un milliard d'euros pour acquérir au Portugal les 55,9% de Banco BPI qu'elle ne détient pas encore et confirmé son projet de se porter candidate au rachat de Novo Banco, la banque née des décombres de Banco Espirito Santo.

(Avec Alistair Smout, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)