New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont de nouveau reculé lundi, emportés par la correction qui frappe les marchés boursiers, conjuguée à un dollar raffermi.

Le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en mars, le plus échangé à Londres, a perdu 1,84% pour finir à 86,27 dollars.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), également pour échéance en mars, a lui cédé 2,14% et clôturé à 83,31 dollars.

"On est clairement dans un contexte d'aversion au risque, déjà présent ces derniers jours et qui pèse lourd aujourd'hui", a expliqué John Kilduff, de la firme de conseil en investissement Again Capital.

"Le pétrole avait enchaîné les hausses récemment mais a fini par jeter l'éponge avec le reste des marchés", a poursuivi l'analyste.

L'or noir souffrait aussi de l'appréciation du dollar, devise dans laquelle sont libellées la plupart des transactions sur ce marché.

John Kilduff a également relevé la volée d'indices d'activité PMI, publié ces dernières heures, témoins d'un ralentissement de la croissance, en bonne partie lié au variant Omicron du coronavirus.

Zone euro, Australie, Japon (pour les services) ou Royaume-Uni ont tous molli, les États-Unis affichant même le pire indice composite (services et biens) depuis 18 mois, ce qui pourrait affecter la demande de pétrole.

Lundi, le PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, Amin Nasser, a cependant estimé que la demande était désormais "très proche des niveaux d'avant la pandémie".

Les cours du pétrole restent d'ailleurs proches des sommets atteints la semaine dernière, toujours soutenus par les incertitudes sur l'offre.

Après ce qui pouvait s'apparenter à un premier signe d'apaisement à l'issue de la rencontre, vendredi, entre les chefs de la diplomatie russe et américaine, l'escalade a repris de plus belle sur le dossier ukrainien.

Washington a ordonné dimanche l'évacuation des familles de ses diplomates en poste à Kiev, une haute responsable américaine estimant "qu'une invasion russe" pouvait "se produire à tout instant".

Le Pentagone a indiqué lundi que les États-Unis avaient placé 8.500 militaires en état d'alerte.

La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole et assure aussi environ un tiers es besoins de l'Europe en gaz naturel.

Autre source de tension, le Moyen-Orient, où les rebelles Houthis du Yémen ont tiré lundi des missiles balistiques sur les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, deuxième producteur mondial.

Les tirs ont été interceptés mais ils marquent un nouveau palier dans l'extension du conflit qui met aux prises le pouvoir yéménite et les rebelles Houthis.

afp/rp