Déjouant la plupart des pronostics, l’évolution du contexte politique et la nouvelle posture des banques centrales des deux côtés de l’Atlantique offrent l’une comme l’autre une nouvelle impulsion à la monnaie unique face au billet vert.

En Europe, l’inflation atteint +2% sur un an, rejoignant la cible de la BCE pour la première fois depuis début 2013. Bien que la progression des prix soit largement soutenue par des facteurs temporaires, les argentiers européens ont dans la foulée déjà révisé en hausse leurs prévisions de croissance et d’inflation pour les deux prochaines années. Selon l’un des gouverneurs, les taux pourraient même être relevés avant la fin des rachats d’actifs prévus au mois de décembre prochain.

Dans le même temps, malgré un deuxième tour de vis en trois mois motivé par la solidité des chiffres de l’emploi et de l’inflation de la première économie mondiale, la Réserve Fédérale américaine a paradoxalement opté pour un ton plus prudent. Moins optimistes que le gouvernement sur la croissance, les membres du Comité ne semblent en effet pas disposés à normaliser plus rapidement que prévu.

Sur le plan politique, la montée du populisme aux quatre coins du Vieux-Continent semble s’essouffler après le revers des eurosceptiques aux élections législatives néerlandaises et l’avance confortable dans les sondages du candidat pro-européen Emmanuel Macron au scrutin présidentiel français.

A l’inverse, l’horizon s’assombrit aux Etats-Unis où Donald Trump affronte des divisions internes au sein de sa majorité, en particulier sur le sujet de l’abrogation de l’Obamacare. Les marchés s’interrogent par conséquent sur la capacité du nouveau président à mettre en œuvre ses promesses.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro s’éloigne à nouveau de ses points bas annuels en direction de notre résistance de long terme à 1.0931 USD, médiane d’un couloir de dix figures qui s’étend sur deux années. Nous sommes logiquement neutres sur cet horizon.