Ça aurait pu être pire. Hier, les indices américains ont terminé sur des replis de l'ordre de 0,5%, alors qu'ils chutaient de plus de 1,5% en début de journée. Si la séance s'était achevée un peu plus tôt, elle aurait même pu être haussière. Pour l'Europe en revanche, la purge s'est poursuivie avec des replis supérieurs à 1% en France, au Royaume-Uni ou en Suisse et des baisses de plus de 2% en Allemagne ou en Belgique. Les tensions géopolitiques, qui constituent toujours la toile de fond, ont été reléguées au second plan par la multiplication des publications de résultats et/ou de prévisions inférieures aux attentes. Des exemples ? Caterpillar et 3M Company avant la séance américaine ou Texas Instruments après. Auparavant, Atos, Renault ou Ingenico avaient, en France, appelé à la prudence. Les marchés n'étaient plus habitués à être confrontés à des trajectoires de résultats en berne, en partie parce que les analystes ont mal apprécié la situation, en particulier les conséquences de la montée des barrières douanières (merci Donald Trump) ou du grand chambardement dans l'automobile (merci Volkswagen en consorts).
 
L'enjeu est maintenant de savoir jusqu'où ira le mouvement en cours : correction, marché baissier, crise ? L'économie reste vigoureuse, ce qui offre une solide base arrière. Mais les aléas sont toujours aussi nombreux, surtout si des événements comme l'affaire Khashoggi viennent s'ajouter à la liste. Au risque de se répéter, cette liste comprend la nouvelle donne sur les échanges internationaux induite par la doctrine Trump, une Union européenne percluse de dysfonctionnements (Royaume-Uni, Italie, réforme…), la faiblesse de plusieurs pays émergents renforcée par la vigueur du dollar et les politiques monétaires désynchronisées à travers le monde. A ce titre, allez jeter un coup d'œil à l'interview accordée par Donald Trump au 'Wall Street Journal', dans laquelle il explique qu'il pourrait regretter la nomination de Jerome Powell à la tête de la Fed, en réitérant ses critiques à l'encontre de la politique de remontée des taux de la banque centrale. Le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a lui déclaré hier soir que la hausse des taux est un processus approprié et que les remous actuels ne modifient pas la politique monétaire.
 
Première avalanche de publications du troisième trimestre aux Etats-Unis avec Microsoft, Visa, AT&T, Boeing, United Parcel Service, Thermo Fisher et General Dynamics notamment. Ailleurs dans le monde, on recense aussi Vale, Air Liquide, Heineken, Iberdrola, Nordea, Barclays, Deutsche Bank, et Dassault Systèmes, pour ne citer que les principales.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Après un début de semaine fort calme sur le front des indicateurs macroéconomiques, le rythme accélère aujourd'hui. En Europe, les indicateurs PMI Flash d'octobre arrivent pour la France (9h15), l'Allemagne (9h30) et la zone euro (10h00) notamment. Aux Etats-Unis :
  • Indice des prix immobilier (15h00 : consensus +0,3%)
  • Indices PMI Flash (15h45 : consensus manufacturier 55,5 / services 54,1)
  • Ventes dans l'immobilier neuf (16h00 : consensus 630 000)
  • Stocks pétroliers hebdomadaires (16h00)
  • Livre Beige de la Fed (20h00)
 
A 1,14694 USD, l'EUR est stable. L'once d'or est repassée hier au-dessus des 1 230 USD et s'y tient ce matin. Chahuté hier, le pétrole se reprend de 0,4% environ, à 76,722 USD pour le Brent et 66,54 USD pour le WTI.
 
Les principaux changements de recommandations
                                                                                                                       
  • JP Morgan passe de surpondérer à neutre sur AMS avec un objectif abaissé de 120 à 45 CHF.
  • Morgan Stanley réduit de 100 à 60 EUR son objectif sur Atos, en restant à souspondérer.
  • JP Morgan reprend le suivi d'Atos à surpondérer en visant 90 EUR.
  • Jefferies abaisse de 48 à 41 EUR son objectif sur Bouygues, en restant acheteur.
  • DZ Bank abaisse de 8,50 à 7,20 EUR son objectif sur H&R GmbH, en restant à conserver.
  • HSBC reste acheteur d'Ingenico, mais réduit de 81 à 78 EUR son objectif.
  • Leerink rehausse de 9 à 11 EUR son objectif sur Innate, en restant à surperformance.
  • Wolfe démarre le suivi de Novartis à surperformance en visant 106 CHF.
  • Oddo BHF entame le suivi de Pirelli à l'achat en visant 7,20 EUR.
  • Commerzbank réduit de 74 à 72 EUR son objectif sur Renault, en restant à conserver.
  • Barclays abaisse de surpondérer à pondération en ligne sa recommandation sur Renault, dont l'objectif baisse de 107 à 83 EUR.
  • Wolfe démarre le suivi de Roche à performance sectorielle en visant 253 CHF.
  • MainFirst passe de sousperformance à neutre sur Salvatore Ferragamo, revalorisé de 17,50 à 19,50 EUR.
  • Wolfe démarre le suivi de Sanofi à performance sectorielle en visant 83 EUR.
  • Société Générale passe de conserver à acheter sur Worldline en visant toujours 54 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Encore beaucoup de publications d'entreprises depuis hier soir : Kering, Safran, Vinci, Gecina et Dassault Systèmes notamment. Parmi les valeurs plus petites, Tarkett, Edenred, April, Artefact, Altur et ID Logistics ont aussi publié. L'ARCEP met en demeure Orange de respecter le cahier des charges qualité en tant qu'opérateur de service universel. Singapour autorise le rapprochement entre Alstom et Siemens Mobility. Une rumeur propagée par Bloomberg indique que la Chine pourrait renoncer à son lourd processus d'approbation des jeux vidéo, une bonne nouvelle pour Ubisoft. Les conseils d'administration de Fincantieri et Naval Group (dont Thales est actionnaire) prêts à discuter d'une coentreprise entre égaux. Axa IM va lancer un plan de départs volontaires. Eurazeo vend Asmodée à PAI Partners. Sopra Steria va racheter la division Apak de Sword. Maurel & Prom entre en Angola en rachetant 20% de deux blocs offshores pour 80 millions de dollars. Gaussin veut lever 3,5 millions d'euros à 0,35 EUR l'action. Douche froide pour les actionnaires d'Hybrigenics : la société va disparaître après l'échec de son candidat phare en phase II, dans des conditions qui restent à déterminer. Tikehau rachète ACE Management. Rubis lance une OPA sur un acteur africain. 
 
Apple songe à lancer son service de vidéo à la demande à l'échelle mondiale. DSV renonce à racheter Ceva Logistics. Texas Instruments chute post-clôture après des objectifs décevants pour le T4. Facebook simplifie Messenger. Tesla remonte fort après la décision de Citron Research d'inverser son biais négatif. Moody's a réduit la notation et/ou la perspective de plusieurs banques transalpines après la décision d'abaisser la notation souveraine italienne, notamment UniCredit, Intesa Sanpaolo ou Mediobanca. Les chiffres de Caterpillar, 3M Company et Texas Instruments ont déçu, à l'inverse de ceux de Verizon et McDonald's.