PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en hausse vendredi après les nouvelles rassurantes reçues la veille sur l'inflation aux Etats-Unis et les politiques monétaires des grandes banques centrales.

À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,83% (54,17 points) à 6.600,66 points, sa première clôture au-dessus de 6.600 depuis septembre 2000.

A Londres, le FTSE 100 a avancé de 0,65% et à Francfort, le Dax a pris 0,78%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,75%, le FTSEurofirst 300 0,67% et le Stoxx 600 0,65%.

Ce dernier a inscrit en séance un record à 457,87 points et affiche sur l'ensemble de la semaine une hausse de 1,09% (sa quatrième performance hebdomadaire positive d'affilée), contre +1,31% en cinq séances pour le CAC 40.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street marquait le pas à l'approche du week-end, le Dow Jones cédant 0,07% tandis que le Standard & Poor's 500 était inchangé et le Nasdaq Composite en hausse symbolique de 0,05%. Le S&P-500 restait toutefois proche du record inscrit la veille à 4.249,74 points.

Le sentiment de marché reste positif et nettement moins fébrile qu'en début de semaine, les statistiques des prix à la consommation américains et les déclarations de la BCE ayant rassuré jeudi les investisseurs sur les deux risques majeurs du moment, celui d'une poussée inflationniste durable et celui d'un resserrement prématuré des politiques monétaires.

Ce soulagement est d'autant plus bienvenu qu'il intervient à quelques jours seulement de la réunion du FOMC, le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale.

"Les investisseurs s'attendent à une Fed légèrement moins 'colombe' dans les décisions du FOMC la semaine prochaine", explique Edward Moya, analyste d'Oanda. "Cette semaine, tout dépendait de l'inflation et au vu des réactions du marché obligataire, la thèse de l'inflation transitoire a gagné."

VALEURS

En Europe, le regain d'optimisme sur la reprise économique a profité en premier lieu au secteur des matières premières, dont l'indice Stoxx a pris 1,92% sur la journée, et au compartiment cyclique de l'automobile (+1,54%).

Au sein de ce dernier, Renault a bondi de 7,05%, de loin la plus forte hausse du CAC 40, ce qu'un trader explique par les anticipations liées à la présentation de la stratégie du groupe dans les véhicules électriques prévue le 30 juin.

Le réassureur Scor a pris 8,43% après l'annonce d'un accord amiable avec son actionnaire Covéa pour mettre fin à leur conflit, qui aboutira à terme au désengagement de ce dernier du capital.

A la baisse, Deutsche Bank perd 1,70%, après des informations de Reuters selon lesquelles la BCE presse le groupe de trouver un nouveau président.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, le moral des ménages s'est amélioré plus nettement qu'attendu en juin, montrent les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan, son indice de confiance remontant à 86,4 après 82,9 en mai.

CHANGES

Le dollar, qui était à la peine en début de journée, gagne désormais du terrain face aux autres grandes devises (+0,53%), un retournement de tendance qui s'explique surtout par la faiblesse de l'euro, revenu de 1,2195 à 1,2099 et celle de la livre sterling (-0,40%), les cambistes tablant sur un maintien de taux très bas plus longtemps dans la zone euro et au Royaume-Uni qu'aux Etats-Unis.

TAUX

Si le rendement des bons du Trésor américain se stabilise sur ses niveaux de jeudi soir à 1,4636% après un plus bas de plus de trois mois à 1,428%, ceux de la zone euro ont fini en baisse, à -0,272% pour le Bund à dix ans, au plus bas depuis le 23 avril.

Il accuse ainsi une baisse de près de sept points de base sur la semaine, la plus forte depuis le début de l'année.

PÉTROLE

Le prix du baril est reparti à la hausse après un bref passage dans le rouge, toujours soutenu par les perspectives de reprise de la demande sur les principaux marchés.

Le Brent gagne 0,28% à 72,72 dollars le baril, au plus haut depuis mai 2019, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,7% à 70,78 dollars, au plus haut depuis octobre 2018.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)