La Chine envisage de prendre des mesures de représailles après la décision de l'Union européenne d'exclure les entreprises chinoises de la plupart des marchés publics de dispositifs médicaux, a annoncé mardi le ministère chinois du Commerce, alimentant les tensions commerciales à l'approche d'un sommet prévu le mois prochain.
La Commission européenne a indiqué vendredi que les entreprises chinoises seraient interdites de participer à des appels d'offres publics représentant 60 milliards d'euros ou plus, après avoir conclu que les entreprises européennes ne bénéficient pas d'un accès équitable au marché chinois.
"La partie européenne persiste à utiliser des instruments unilatéraux pour ériger de nouvelles barrières protectionnistes, ce qui nuit non seulement aux intérêts des entreprises chinoises, mais compromet également gravement la concurrence loyale", a déclaré le ministère chinois du Commerce dans un communiqué. "Nous prendrons les mesures nécessaires pour défendre fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises."
Conflit commercial
C’est une nouvelle bataille dans le conflit commercial qui oppose la Chine et l’Union Européenne. Depuis des années, les états européens dénoncent les subventions chinoises à plusieurs industries. Un soutien qui fausse la concurrence.
Fin 2024, des premières mesures ont été annoncées, avec l’imposition de droits de douane allant jusqu’à 35.3% sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.
En réponse, la Chine a imposé des mesures antidumping sur le Cognac. Pékin a également lancé des enquêtes commerciales sur le porc et certains produits laitiers européens.
Sommet sous tension
Cette nouvelle passe d’armes intervient un mois avant un sommet à Pékin qui marquera le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre l'UE et la Chine. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Antonio Costa, y sont attendus.
Au-delà des différends commerciaux déjà mentionnés, le sujet des terres rares sera à l’agenda. L'UE souhaite que la Chine accorde des licences d'exportation de terres rares pour une durée plus longue, voire qu'elle les supprime pour les exportations à destination du bloc.
Dans tous les cas, Bruxelles souhaite que Pékin distingue clairement l'UE des États-Unis. En effet, les restrictions à l’exportation sur les terres rares étaient une réponse aux droits de douane américains imposés début avril.
L’UE est dans une position délicate, car elle négocie en parallèle avec les Etats-Unis. En effet, Donald Trump a menacé l’UE de droits de douane à 50% si un accord n’est pas obtenu d’ici au 9 juillet, date d’expiration de la pause de 90 jours sur les droits de douane réciproques. Et tout rapprochement avec la Chine serait évidemment mal perçu à Washington.