Londres (awp/afp) - Le taux de chômage au Royaume-Uni a légèrement baissé à 4,7% au cours des trois mois achevés fin avril, toujours amorti par le dispositif de chômage partiel et sur fond de réouverture de l'économie, a annoncé mardi le Bureau national des statistiques (ONS).

Le chômage, qui était de 4,8% à fin mars, reste toujours 0,8 point de pourcentage supérieur à son taux d'avant la pandémie, précise l'ONS dans un communiqué.

Les indicateurs sont néanmoins un peu meilleurs désormais, grâce notamment au rebond de l'activité avec la réouverture étalée de l'économie depuis mars.

"Le nombre de personnes employées a progressé fortement en mai", même s'il est encore "en baisse de plus d'un demi-million depuis le début de la pandémie", relève Sam Beckett, de l'ONS.

Le marché de l'emploi est toujours soutenu en outre par les mesures de chômage partiel, qui voient le gouvernement indemniser une grande partie du salaires de millions de travailleurs du secteur privé frappés par les conséquences de la crise sanitaire.

"Nous comprenons la valeur du travail et les bouleversements causés par le chômage, ce qui explique pourquoi nous continuons à soutenir les gens et les emplois", a réagi le ministre des Finances Rishi Sunak dans un communiqué mardi.

Même si le nombre de personnes qui sont au chômage partiel diminue, les licenciements n'augmentent pas pour autant et sont même retombés à leur niveau d'avant la crise sanitaire.

M. Sunak ne compte pas prolonger pour l'heure les aides au-delà de septembre, malgré l'appel de certains secteurs, inquiets par la décision du gouvernement de repousser d'un mois les dernières restrictions.

Dans le même temps, les bras manquent dans certaines parties de l'économie, avec de nombreux emplois à pourvoir.

Ces derniers "ont continué à rebondir au printemps et nos premières estimations suggèrent que leur nombre en mai a dépassé ses niveaux pré-pandémie, avec une forte croissance dans les secteurs comme l'hôtellerie-restauration", selon M. Beckett.

Les associations professionnelles des pubs ou de la construction ont récemment fait part de pénuries de main-d'oeuvre, alimentées en outre par les conséquences du Brexit.

"Les gens et secteurs les plus durement touchés (jeunes, londoniens, travailleurs de l'hôtellerie-restauration) voient l'emploi rebondir même s'il faudra encore du temps pour qu'il retrouve ses niveaux d'avant pandémie pour ces groupes", a twitté Jonathan Athow, de l'ONS.

"La question de ce qui va arriver pour les travailleurs en chômage partiel reste en suspens. Leur nombre continue à reculer et pendant qu'on attend (...) et notre plus récente estimation se situe à 1,8 million de personnes en mai", ajoute-t-il.

"Est-ce que tous ceux qui sont au chômage partiel vont retourner chez leur employeur? Si ce n'est pas le cas, on verra (...) le chômage augmenter plus tard dans l'année", avertit-il.

Debapratim De, économiste chez Deloitte, soulignait pour sa part qu'avec "le nombre de salariés en hausse pour le sixième mois d'affilée en mai, le chômage en baisse et une envolée des offres d'emploi, le marché du travail britannique se tend rapidement".

Mais même si "le marché du travail récupère rapidement, nous continuons à douter que les conditions requises pour un resserrement des taux de la Banque d'Angleterre soient réunies avant 2023", note Samuel Tombs, de Pantheon Macro.

afp/al