(Répétition titre)

par Tyler Clifford

MALVILLE, New York, 18 août (Reuters) - L'homme soupçonné d'avoir poignardé le romancier Salman Rushdie la semaine dernière dans l'ouest de l'état de New York devait être formellement inculpé jeudi par un grand jury.

Hadi Matar, 24 ans, est accusé d'avoir attaqué l'auteur des "Versets sataniques" lors d'une conférence organisée par la Chautauqua Institution.

Il devait comparaître devant un grand jury à 13h00 locale (17h00 GMT), a indiqué le bureau du procureur du comté de Chautauqua, Jason Schmidt, dans un courriel.

Samedi dernier, devant un tribunal du comté, il avait plaidé non coupable des accusations de tentative de meurtre et d'agression.

Cette attaque est survenue 33 ans après la fatwa (décret religieux) émise par l'ayatollah Khomeini pour appeler les musulmans à assassiner Salman Rushdie, quelques mois après la publication des "Versets sataniques", livre qui, selon certains musulmans, contient des passages blasphématoires sur l'islam.

En 1998, le gouvernement iranien avait pris ses distances avec cette fatwa, affirmant que la menace n'était plus valable mais en 2019, Twitter a suspendu le compte de l'ayatollah Khamenei à la suite d'un tweet affirmant que la fatwa était au contraire "irrévocable."

Dans une interview publiée par le New York Post mercredi, Matar a dit avoir du respect pour l'ayatollah Khomeini, sans toutefois indiquer si son acte avait été inspiré par la fatwa prononcée par l'ancien guide suprême de la Révolution iranienne. Il a également expliqué n'avoir lu que "quelques pages" des "Versets sataniques" et regardé des vidéos de l'auteur sur YouTube.

Le ministère iranien des affaires étrangères a réfuté lundi toute implication dans l'attentat, condamné par de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier.

Les enquêteurs américains supposent pour l'instant que Matar, un chiite d'origine libanaise né en Californie, a agi seul.

(Reportage Tyler Clifford à Mayville, N.Y., avec Brendan O'Brien à Chicago ; version française Federica Mileo, édité par Marc Angrand)