L'indice Dow Jones a gagné 172,15 points, soit 0,68%, pour terminer à 25.411,52 points, un plus haut de deux mois.

Le S&P-500, plus large, a pris 12,83 points, soit 0,47%, à 2.737,70 points, signant ainsi une cinquième séance de hausse d'affilée.

De son côté, le Nasdaq Composite a avancé de 54,54 points (+0,74%) à 7.402,08 points.

Les indices américains confirment ainsi leur très bon démarrage en 2019 après un vif mouvement de correction en décembre.

"Une partie de l'optimisme vient des résultats et une autre est liée au discours attendu ce soir sur l'état de l'Union dans lequel Donald Trump pourrait parler d'unité, plutôt que de division, sur le mur à la frontière" du Mexique, indique Randy Frederick, vice-président du négoce et des dérivés chez Charles Schwab.

"Je ne suis pas certain que cela sera le cas mais le marché semble plutôt optimiste".

Donald Trump s'exprimera à partir de 21h00 (02h00 GMT mercredi) devant les élus de la Chambre des représentants et ceux du Sénat dans un contexte de forte tension entre Capitol Hill et la Maison blanche.

Le président américain s'oppose aux démocrates sur la construction d'un mur qu'il entend ériger à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un différend qui a notamment conduit au plus long blocage partiel de l'histoire de l'administration américaine.

Donald Trump pourrait également donner à cette occasion des précisions sur les avancées obtenues dans les discussions commerciales en cours avec Pékin.

"L'attention des marchés devrait se porter sur des indications sur la façon dont les négociations commerciales sino-américaines se déroulent; toute annonce positive sur le front du commerce constituerait un soutien pour le dollar", indique Dean Popplewell, responsable de la stratégie sur les changes chez Oanda.

Côté entreprises, 71% des sociétés du S&P 500 qui ont publié leurs résultats trimestriels ont fait mieux que prévu, selon les données I/B/E/S de Refinitiv.

"Il s'agit d'une assez bonne saison de résultats, que ce soit sur le chiffre d'affaires ou les résultats; il y a toujours de la croissance", observe Chad Oviatt, directeur de la gestion des investissements chez Huntington Private Bank.

VALEURS

Les publications d'Estee Lauder et de Ralph Lauren ont notamment été saluées mardi avec des envolées respectives de 11,64% et 8,38%.

L'indice S&P de la consommation discrétionnaire a ainsi gagné 0,96%, soit la meilleure performance sectorielle du jour.

Alphabet a conclu la saison des résultats du quatrième trimestre pour les FANG en annonçant des performances trimestrielles supérieures aux attentes mais les craintes entourant la nette hausse des dépenses a pesé sur le titre, qui n'a progressé que de 0,91% après avoir évolué dans le rouge.

Parmi les autres valeurs, Boeing s'est adjugé 3,26% après avoir annoncé un "investissement significatif" dans le constructeur d'avions supersoniques Aerion.

Tyson Foods a reculé de 0,19% en réaction à une information de CNBC selon laquelle le groupe agro-alimentaire serait en discussions pour racheter la société Foster Farms pour environ deux milliards de dollars.

Après la clôture, Walt Disney a annoncé un chiffre d'affaires et des résultats supérieurs aux attentes au titre de son premier trimestre, à la faveur d'une hausse des dépenses des visiteurs dans ses parcs à thème et complexes touristiques et d'une croissance de sa chaîne de télévision ABC.

Le titre progressait de 2% dans les transactions après-Bourse.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, l'indice ISM du secteur des services continue de traduire une croissance soutenue de l'activité mais à 56,7 en janvier, il ressort au plus bas depuis juillet dernier.

LA SÉANCE EN EUROPE

Encouragées par les gains de Wall Street, les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi et atteint leurs plus hauts niveaux depuis plus de deux mois et demi, à la faveur d'une nouvelle série de bons résultats de sociétés des deux côtés de l'Atlantique.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 1,66% (83,15 points) à 5.083,34 points, sa meilleure clôture depuis le 13 novembre.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 2,04% et à Francfort, le Dax a progressé de 1,71%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,57%, le FTSEurofirst 300 1,45% et le Stoxx 600 1,41%, lui aussi au plus haut depuis la mi-novembre.

TAUX

En dépit de la hausse des marchés d'actions, les rendements des emprunts d'Etat américains se sont orientés à la baisse, rattrapés par la perspective d'une pause prolongée de la Réserve fédérale sur ses taux.

La Fed devrait laisser inchangés ses taux d'intérêt jusqu'à ce que les perspectives pour l'économie américaine s'éclaircissent, ce qui pourrait prendre plusieurs mois, a déclaré mardi Robert Kaplan, le président de l'antenne de Dallas de la banque centrale américaine.

Le rendement des Treasuries à dix ans est tombé à 2,7037%, contre 2,724% à la clôture lundi.

Le Trésor américain a par ailleurs émis mardi 38 milliards de dollars de dette à trois ans à un rendement de 2,502%, le plus faible pour cette maturité depuis une adjudication réalisée en avril dernier.

Le Trésor adjugera mercredi 27 milliards de dollars d'emprunts à dix ans puis, jeudi, 19 milliards de dollars de dette à 30 ans.

CHANGES

Le dollar s'apprécie de 0,25% face à un panier de devises de référence, revenant à son plus haut niveau depuis le 25 janvier, porté par les espoirs de bonnes nouvelles sur le dossier du commerce USA-Chine à l'occasion du discours de Donald Trump sur l'état de l'Union.

L'euro, lui, pénalisé par les indices PMI, cède 0,3% face au billet vert et se maintient tout juste au-dessus du seuil de 1,14 dollar.

La livre sterling est orientée en nette baisse après le chiffre inférieur aux attentes de l'indice PMI des services au Royaume-Uni, un repli qui s'est amplifié après l'enfoncement de sa moyenne mobile à 200 jours face au dollar.

La devise britannique a ainsi touché un plus bas de deux semaines face au billet vert pour repasser sous 1,30 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole étaient orientés en baisse, pénalisés par la publication la veille d'une baisse inattendue des commandes à l'industrie aux Etats-Unis qui a éloigné les prix du brut de leur plus haut de 2019 en relançant les craintes sur un ralentissement de la demande.

En dépit du repli, les investisseurs estiment que les tensions sur l'offre liées aux sanctions américaines contre le Venezuela et à la réduction de la production de l'Opep constituent un facteur de soutien pour les cours.

A SUIVRE MERCREDI :

Outre la réaction au discours de Donald Trump sur l'état de l'Union, les investisseurs suivront de nouvelles publications de résultats avec les annonces, entre autres, de BNP Paribas, Vinci et Daimler en avant-Bourse en Europe. Elles précèderont la publication des résultats de General Motors avant l'ouverture de Wall Street.

Côté macro, les investisseurs suivront notamment les prévisions économiques de la Commission européenne dans un contexte de ralentissement de l'économie en zone euro.

(Avec Medha Singh et Saqib Iqbal Ahmed)

par Blandine Henault