Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de près de 5%.

À Paris, le CAC 40 gagne 4,81% à 4.102,68 points à 11h45 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 4,09% et à Francfort, le Dax avance de 6,54%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 5,69%, le FTSEurofirst 300 de 4,88% et le Stoxx 600 de 5,05%.

Si ce dernier parvient à conserver ses gains jusqu'à la clôture, il enregistrera sa meilleure performance sur une séance depuis mai 2010. Mais il accusera toujours une chute de plus de 30% par rapport à son pic de février.

A Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur un bond de 7,13%, sa meilleure performance sur une séance depuis février 2016. Séoul a pris 8,6%, Hong Kong 4,46%, Shanghai 2,34%.

Les investisseurs retrouvent donc au moins provisoirement le goût du risque, alors que l'annonce lundi par la Réserve fédérale américaine d'un nouveau train de mesures exceptionnelles de soutien au crédit ciblant directement les ménages et les entreprises n'avait pas réussi à les convaincre dans l'immédiat.

L'optimisme est nourri entre autres sur le front sanitaire par les chiffres publiés à Rome qui suggèrent un début de ralentissement de l'épidémie et sur le plan économique par la multiplication des plans de relance des Etats.

Berlin, qui a présenté lundi un plan d'aides et de garanties dont le montant global pourrait atteindre 750 milliards d'euros, a entamé des discussions en vue d'un plan de relance pour favoriser la reprise une fois l'épidémie passée, a-t-on appris de source proche des débats. Et à Washington, le Sénat pourrait adopter dans la journée un plan de quelque 2.000 milliards de dollars après des jours de blocage.

"Il semble que les gouvernements soient capables - et dans un certain nombre de cas désireux - de faire tout ce qu'il faudra pour tenter d'amortir l'impact de ce qui sera sans aucun doute un choc économique grave", explique Andy Scott, directeur associé de Chatham Financial.

L'ampleur du choc se traduit pour l'instant par une dégradation spectaculaire des indicateurs d'activité: les indices PMI "flash" d'IHS Markit, calculés sur la base des premiers résultats des enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achats, sont tombés à des niveaux sans précédent, à 31,4 pour l'indice composite de la zone euro contre 51,6 en février.

VALEURS EN EUROPE

Le rebond profite à l'ensemble de la cote mais les progressions les plus marquées sont pour le compartiment du pétrole et du gaz, qui prend 9,18%, celui de l'assurance (+9,52%) et celui des matières premières (+8,44%).

A Paris, TechnipFMC (-2,66%) et Danone (-0,43%) sont les seules valeurs du CAC à évoluer dans le rouge. A l'opposé, Safran gagne 14,45%, ArcelorMittal 14,84%, Total 9,36%.

Daimler regagne 12,58% à Francfort, Prudential 14,14% à Londres, Royal Dutch Shell 12,48% à Amsterdam.

TAUX

Face au rebond des actions, le marché obligataire recule et les rendements remontent un peu, à -0,361% pour le Bund allemand à dix ans et 0,142% pour l'OAT française de même échéance.

L'amplitude de ces mouvements s'est toutefois réduite après la publication des PMI "flash", pires encore qu'attendu pour certains.

Les investisseurs attendent entre autres l'issue des discussions en cours au sein de l'Union européenne sur une éventuelle mobilisation du Mécanisme européen de stabilité (MES).

CHANGES Sur le marché des devises, le regain d'appétit pour les actifs risqués fait reculer le dollar, qui avait bénéficié ces derniers jours de son double statut de valeur refuge et d'actif ultra-liquide.

L'indice mesurant les fluctuations du billet vert par rapport à un panier de référence recule de 1,18% et l'euro remonte de plus de 1% à 1,0856.

PÉTROLE

Le marché pétrolier ne reste pas à l'écart du rebond général : le Brent gagne 3,55% à 27,99 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 4,71% à 24,46 dollars.

Certains analystes soulignent toutefois que les perspectives d'offre et de demande ne plaident pas en faveur d'une remontée durable des cours. Les chiffres de l'American Petroleum Institute (API) attendus dans la journée devraient par exemple montrer une hausse des stocks aux Etats-Unis pour la quatrième semaine d'affilée.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand