"Nous sommes actuellement actifs sur un certain nombre d'initiatives qui, nous l'espérons, seront couronnées de succès et nous permettront d'ajouter des activités à notre franchise biopharmaceutique en 2018", a dit Jesper Brandgaard, directeur financier de Novo Nordisk, à Reuters.

Sanofi a annoncé lundi l'acquisition d'Ablynx pour 3,9 milliards d'euros, ce qui lui permet de mettre la main sur un traitement expérimental convoité, le caplacizumab, le plus avancé des produits d'Ablynx destiné au traitement du purpura thrombotique thrombocytopénique acquis (PTT acquis), une maladie du sang.

La somme déboursée par le laboratoire français est supérieure de 50% à une précédente offre de Novo Nordisk, rejetée en début de mois.

Jesper Brandgaard a déclaré que Novo Nordisk n'aurait pas été en mesure de justifier le montant accepté par Sanofi.

"Il est important pour les actionnaires de Novo Nordisk que nous restions disciplinés dans l'utilisation des fonds de l'entreprise", a-t-il dit.

Le groupe danois est surtout connu pour être le premier fabricant mondial d'insuline. Ses activités dans le diabète et l'obésité, qui représentent environ 80% de son chiffre d'affaires, affichent une bonne croissance mais sa division de biopharmacie, qui réalise près de 20% des ventes du groupe avec ses traitements contre l'hémophilie, est en train de ralentir.

Cette activité de biopharmacie risque en outre de souffrir de la concurrence d'un traitement contre l'hémophilie développé par Roche, le hemlibra.

"Nous continuons de nous efforcer d'identifier des actifs supplémentaires dans les champs de l'hémophilie et de l'hématologie que nous pourrions intégrer dans notre franchise existante", a dit Jesper Brandgaard.

"Nous pensons que ces actifs sont disponibles mais quant à la question de savoir si cela se fera sous la forme de prises de licence d'actifs en phase d'essais cliniques (...) ou sous la forme d'acquisitions pures et simples, cela dépend."

Resté à l'écart des mouvements de fusions-acquisitions ayant agité le secteur pharmaceutique ces dernières années, Novo Nordisk montre désormais un appétit pour ce genre d'opérations depuis l'arrivée à sa tête il y a un an de son nouveau directeur général Lars Fruergaard Jorgensen. Ce dernier a déclaré que le groupe danois devait aller rechercher des produits innovants à l'extérieur pour élargir sa propre gamme.

Novo Nordisk dispose de la puissance de feu nécessaire, avec une trésorerie de 19 milliards de couronnes (2,55 milliards d'euros) à fin septembre 2017 et un "cash flow" dynamique. Des analystes pensent cependant qu'il lui faudrait peut-être réduire ses rachats d'actions en 2018 en cas de grosse acquisition.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Ben Hirschler

Valeurs citées dans l'article : Sanofi, Ablynx, Novo Nordisk A/S, Roche Holding Ltd.