(Actualisation: réaction de CK Hutchison, précisions sur l'opération.)

L'autorité britannique de la concurrence a demandé lundi aux autorités européennes de bloquer ou restreindre le projet de fusion entre l'opérateur mobile britannique O2, filiale de l'espagnol Telefonica (>> Telefonica SA), et son concurrent Three, contrôlé par le conglomérat asiatique CK Hutchison Holdings (>> CK Hutchison Holdings Ltd).

Dans un document adressé à la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, la Competition and Markets Authority (>> Comerica Incorporated) a indiqué nourrir de "sérieuses" préoccupations" au sujet de la fusion entre Three et O2.

"Nous croyons que cette fusion constituerait une entrave importante à une concurrence effective dans les marchés de gros et de détail des télécoms mobiles au Royaume-Uni", a estimé l'autorité britannique de la concurrence.

Elle a également prévenu que cette fusion pourrait créer des "préjudices à long terme" pour les consommateurs britanniques car il ne subsisterait que trois réseaux mobiles dans le pays, d'où un risque d'érosion de la concurrence et de hausse de prix.

Des propositions jugées insuffisantes

En réaction à la déclaration de la CMA, CK Hutchison s'est dit "déçu". Selon le conglomérat, il restera "beaucoup de concurrence sur le marché britannique" après la fusion proposée et son investissement renforcera l'infrastructure mobile du pays.

Une porte-parole d'O2 a renvoyé le Wall Street Journal à la déclaration de CK Hutchison.

O2 est le deuxième opérateur mobile du Royaume-Uni, tandis que Hutchison détient le quatrième acteur du marché, Three U.K. Après cette acquisition, Three aurait 34 millions d'abonnés au Royaume-Uni, soit plus de trois fois plus qu'aujourd'hui. L'opération créerait le plus grand opérateur mobile du pays, devant l'activité mobile de BT Group (BT.A.LN) et Vodafone Group (>> Vodafone Group plc).

Hutchison a déclaré qu'il serait prêt à vendre à ses concurrents de petites parties de son réseau mobile britannique.

Three a envoyé des propositions de remèdes à la Commission européenne pour apaiser ses inquiétudes relatives à la concurrence. Mais la CMA juge que ces remèdes sont nettement insuffisants et que les régulateurs devraient plutôt imposer une cession de l'essentiel du réseau mobile d'O2 ou de Three après la transaction.

"En l'absence de tels remèdes structurels, la seule option dont dispose la Commission est l'interdiction", a déclaré dans sa lettre le patron de la CMA, Alex Chisholm.

La Commission européenne a dans le passé approuvé des rapprochements en Irlande, en Autriche et en Allemagne ramenant de quatre à trois le nombre d'opérateurs mobiles.

Elle a jusqu'au 19 mai pour prendre une décision sur le projet de fusion d'O2 et de Three.

-Simon Zekaria, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre, Astrid Mélite) ed : LBO