Ofi AM estime que la dette émergente en devises locales mériterait d'être reconsidérée par les investisseurs. Cette classe d'actifs "délivre des rendements élevés, difficilement comparables aux rendements des dettes souveraines des pays développés. Si la volatilité pourrait rester forte à court terme, la dette émergente en devises locales reste une classe d’actifs incontournable sur un horizon compris entre 3 et 5 ans", juge Xinghang Li, responsable Gestion marchés émergents chez Ofi AM.

Deux arguments sous-tendent cette vision. D'abord, la récente chute des devises émergentes, liée à la hausse du dollar et des taux américains, devrait donner lieu à un rebond prochainement.

"En effet, une guerre commerciale généralisée n'est dans l'intérêt de personne et nous ne pensons pas qu'une crise du commerce mondial devrait survenir dans les prochains mois. En outre, les investisseurs ont eu tendance à sanctionner sans distinction les marchés émergents, en faisant fi de leur situation économique réelle. D'autant que les mesures protectionnistes prises par l'administration Trump ont un impact potentiellement négatif sur le commerce mondial, mais elles ne visent pas une zone géographique en particulier", explique Xinghang Li.

Ensuite, les économies émergentes se montrent plus résistantes que prévu aux tensions et l'augmentation des cours des matières premières et du pétrole est un signal positif pour certains pays (Russie, Colombie).

"En matière de dette émergente, rappelons également que la Chine reste un pays fermé aux investisseurs étrangers mais les efforts du gouvernement chinois pour faire baisser l'effet de levier des institutions financières est un élément favorable pour la stabilité de l'économie mondiale. De fait, nous ne constatons pas de dégradation généralisée des économies émergentes. Certes, certains pays comme la Turquie ou l'Afrique du Sud souffrent toujours. Une sélectivité rigoureuse dans l'allocation des portefeuilles dédiés à cette thématique reste donc requise. Mais l'exposition aux dettes émergentes souveraines ne peut rester absente d'une stratégie allocataire globale diversifiée", conclut le responsable Gestion marchés émergents d'Ofi AM.