C'est aujourd'hui dans la matinée que 34 milliards de dollars de marchandises chinoises ont commencé à être surtaxées de 25% à leur entrée aux Etats-Unis. Ce montant atteindra 50 milliards de dollars dans deux semaines, avec l'ajout d'une liste complémentaire. Mais Donald Trump a d'ores et déjà déclaré qu'à terme, 500 milliards de dollars de produits en provenance de Chine risquent d'être concernés par des droits de douane spécifiques. "Comme vous le savez, nous avons 200 milliards de dollars en suspens et après les 200 milliards de dollars, nous avons 300 milliards de dollars en suspens", a-t-il indiqué depuis Air Force One il y a quelques heures. Il ne plaisante pas.

Le durcissement de la politique douanière se confirme donc. Les mesures de rétorsion de Pékin, d'un montant identiques, sont elles aussi entrées en vigueur ce 6 juillet. Il eut été préférable que les deux puissances économiques s'entendent en amont. Avec l'Europe, la situation pourrait évoluer rapidement. Dans une prise de position suffisamment rare pour ne pas avoir été mûrement réfléchie, Angela Merkel a affirmé hier qu'elle était prête à entendre la position américaine sur les barrières douanières dans l'automobile. Washington a menacé de surtaxer de 20% les importations de voitures européennes aux Etats-Unis, si Bruxelles ne révise pas ses propres droits de douane. Une situation qui serait fort pénalisante pour les trois grands groupes automobiles allemands (plus que pour les français par exemple, qui ne vendent pas aux Etats-Unis), mais aussi pour les équipementiers (dont de nombreux français cette fois). Or Bruxelles n'est pas bien à l'aise dans ce dossier : les voitures produites hors-UE subissent un droit de douane de 10% en entrant dans la région, alors que ces droits ne sont que de 2,5% pour les voitures européennes arrivant aux Etats-Unis. Trump veut un rééquilibrage. La déclaration de Merkel lui pave le terrain et a participé à la détente sur les marchés.

Ainsi hier, le compartiment automobile, notamment allemand, a bondi, entraînant un gros rebond des places financières européennes. Le Stoxx Europe 600 Auto a progressé de 3,41%, une surperformance de 3% sur le marché global. Wall Street a embrayé, également aidé par un rebond des technologiques. Ce matin, les indices européens poursuivent leur ascension malgré le renforcement du protectionnisme. Il faut davantage y voir pour l'instant l'influence de la petite phrase d'Angela Merkel que d'un marché qui serait désormais imperméable à la guerre commerciale. 

Les temps forts économiques du jour

Après la production industrielle allemande de mai (8h00,+2,6% vs. consensus +0,3%), la balance commerciale française de mai (8h45, -6 milliards d'euros) et les dernières ventes de détail italiennes (10h00, +0,4% sur un an) viendra le gros morceau de la séance, le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis (14h30 : consensus 195 000 créations et 3,8% de taux de chômage).

L'euro se négocie 1,1705USD, en hausse. L'once d'or recule après son rebond, à 1 253 USD. Les cours pétroliers sont eux aussi baissiers, avec un Brent à 77,137 USD et un WTI à 72,79 USD.

Les principaux changements de recommandations

• Macquarie reprend le suivi d'ArcelorMittal à surperformance en visant 30 EUR.
• Gilbert Dupont passe de renforcer à acheter sur Aubay en visant 46 EUR.
• Baader-Helvea reprend le suivi de Burckhardt à conserver en visant 380 CHF.
• HSBC passe de conserver à acheter sur Eurazeo, dont l'objectif passe de 68,57 à 86 EUR.
• HSBC abaisse de conserver à alléger sa recommandation sur Gas Natural, en visant 20,80 EUR.
• Jefferies réduit de 13 000 à 11 500 DKK son objectif sur AP Moller-Maersk en restant acheteur.
• Jefferies revalorise Paragon Banking Group de 639 à 641 GBp en restant acheteur.
• Goldman Sachs rehausse de 153 à 164 EUR son objectif sur Teleperformance, mais passe d'achat à neutre.

L’actualité des sociétés

Les pilotes d'Air France ne verraient pas d'un bon œil la nomination du néerlandais aux commandes d'Air France KLM. Airbus et AirAsia n'ont toujours pas signé de contrat définitif sur l'A330neo. Faurecia rachète plus tôt que prévu l'automobile de ParrotLafargeHolcim va fournir 500 millions de livres de revêtements routiers sur quatre ans sur un gros projet autoroutier britannique. Moody's a relevé de stable à positive l'évolution de la dette "A1" du Crédit Agricole. Icade Santé rachète 14 EPAHD. Mr Bricolage et Cdiscount en partenariat stratégique. HighCo rachète Useradgents. 2CRSI et Ordissimo ont réussi leur IPO. Focus Home Interactive a publié ses comptes. Gros avertissement chez Econocom

JP Morgan va renforcer ses opérations en Europe continentale aux dépens de Londres dans le cadre du Brexit. Le projet d'IPO d'Aramco serait au point mort, selon le 'WSJ'. Le président du directoire de ThyssenKrupp démissionne.