DUBAI, 18 avril (Reuters) - Ooredoo, anciennement Qatar Telecom, a obtenu le soutien d'un groupe de 10 banques pour un financement de plusieurs milliards de dollars en vue du rachat de la participation de Vivendi dans Maroc Telecom, apprend-on jeudi auprès de banquiers chargés du dossier.

Le groupe français cherche à céder ses 53% dans l'opérateur marocain, une participation évaluée à environ 4,5 milliards d'euros, afin de réduire son endettement.

Cette cession est jugée d'autant plus importante que Vivendi n'a pas réussi à vendre son éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, ni sa filiale télécom brésilienne GVT. (voir )

Les acquéreurs potentiels devront montrer qu'ils sont en mesure d'assurer le rachat de la participation de Vivendi, mais aussi de financer une offre de rachat des actionnaires minoritaires.

Ooredoo n'a pas dit à ses banquiers combien elle comptait lever de dette au total, mais leur a demandé de s'engager sur une enveloppe d'un milliard de dollars (765 millions d'euros) chacune, sur laquelle la société prendra ce qui lui est nécessaire, ont précisé trois banquiers.

Ooredoo n'était pas immédiatement disponible pour commenter ces informations.

La société a mis au point son plan de financement en tenant compte d'une note de Standard & Poor's du 22 février avertissant qu'elle pourrait abaisser d'un cran la note "A" de la société si elle levait trop de dette pour financer de futures acquisitions.

De telles considérations pourraient signifier qu'Ooredoo finance une partie de ses acquisitions avec sa propre trésorerie - qui s'élevait à 14,8 milliards de riyals (3,1 milliards d'euros) fin 2012 - ou par échanges d'actions, la société ayant réalisé une augmentation de capital de 1,9 milliard de dollars l'an dernier en vue d'augmenter sa participation dans le capital d'Asiacell en Irak et Wataniya au Koweit.

La société qatarie est en concurrence avec Etisalat des Emirats arabes unis pour le rachat des 53% de Maroc Telecom, l'opérateur sud-coréen KT ayant annoncé lundi avoir renoncé à présenter une offre ferme.

Quant à Etisalat, le groupe doit signer la semaine prochaine avec 16 banques un accord de financement portant sur huit milliards de dollars pour l'aider à financer son offre, a-t-on appris mercredi de sources bancaires.

Les offres doivent être déposées avant le 22 avril. (David French et Dinesh Nair, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)