Ne pas oublier les fondamentaux.

Vendredi dernier, en réaction à la mort du Commandant iranien Qassem Soleimani, les marchés actions ont accusé le coup et les investisseurs se sont tournés vers des actifs plus sûrs : l’or et les obligations en ont profité. De son côté, le cours du Brent s’est envolé (+3.5% sur la journée), porté par les menaces des Etats-Unis à l’encontre de l’Iran concernant les sites de production au Moyen-Orient.  Une réaction, certains diraient une surréaction, assez habituelle voir même logique : les uns cherchent à se couvrir tandis que les autres tentent d'exploiter un levier d'investissement. 

Revenons-en au pétrole, quelques mois auparavant. Le samedi 14 septembre 2019, des rebelles yéménites ont attaqué avec des drones deux sites de production de l’entreprise Saudi Aramco. Au total, les capacités de production avaient été amputées de 5,7 millions de barils et le cours du Brent était passé de 60,22$ le vendredi 13 à 69,02$ le lundi 16 (+14% !). Une quinzaine de jours ont suffi à faire relâcher la pression sur le prix du baril, ce dernier est même revenu à un niveau inférieur à celui d’avant hausse.

source : Bloomberg

Cette fois, comme ce fut le cas en septembre, la banque UBS ne panique pas. La capacité totale de production de l’OPEP + est de 3.3mbj (millions de barils par jour). Le récent accord trouvé fin 2019 en faveur d’une baisse supplémentaire de 500 000 barils par jour de la production a porté la réduction totale à 1,7mbj pour le premier trimestre de l’année 2020. Malgré ces coupes, UBS s’attend à une surabondance de l’offre de 0.3mbj au cours de ce trimestre. Selon la banque, il sera donc très difficile pour le prix du baril de rester à un niveau proche des 70$.

En période d’incertitudes, l’or conserve ses vertus.

Le métal précieux, qui a atteint ses plus hauts historiques le 28 septembre 2012, a connu une année 2019 plus qu’honorable (+18%). Dans la période actuelle, il confirme son statut d’actif refuge et profite des craintes géopolitiques. UBS prévoit pour cette nouvelle année un dollar plus faible et des taux d’intérêts toujours très bas, ce qui est extrêmement positif pour le métal doré.

source : Bloomberg

Que l'investisseur cherche à tirer parti de la situation – en achetant du pétrole par exemple – ou que son aversion au risque prenne le dessus – il se rue vers l'or -, il lui faut garder à l'esprit que le risque géopolitique ne suffit pas à faire baisser de manière durable un marché, rappelle la banque suisse, qui insiste sur les vertus de la diversification. On l'aura compris, UBS semble être plus à l'aise avec une hausse de l'or plutôt qu'une progression durable du pétrole.