Le premier groupe de télévision privé français et le numéro un des télécoms sont engagés dans un long bras de fer, l'opérateur refusant de verser la rémunération réclamée par TF1 en contrepartie de la distribution de ses chaînes gratuites.

Au début du mois, le groupe de télévision, qui a déjà conclu des accords avec SFR (Altice) et Bouygues Telecom (filiale de Bouygues), a annoncé qu'Orange n'était plus autorisé à diffuser les chaînes du groupe, en raison de l'échec de leurs négociations commerciales.

Le litige a pris un nouveau tour vendredi alors qu'Orange a renoncé à des projets de campagnes publicitaires sur les chaînes de la filiale de Bouygues.

L'information, d'abord revélée par Le Figaro, a été confirmée par l'opérateur qui a cependant précisé qu'il ne s'agissait pas de l'annulation de campagnes en cours mais de la levée d'options portant sur des projets.

"Orange n'a pas confirmé des options en respectant les conditions générales de vente de TF1", a expliqué un porte-parole du groupe.

L'opérateur télécoms est l'un des principaux annonceurs dans l'Hexagone.

Interrogé sur le sujet à l'occasion de la conférence de résultats de TF1, le PDG Gilles Pélisson n'a pas souhaité faire de commentaire, réaffirmant sa volonté de parvenir à un compromis.

"Nous sommes aujourd'hui en discussions, alors un peu tendues actuellement avec Orange, mais nous continuons de discuter donc j'ai bon espoir que nous allons aboutir", a déclaré le dirigeant.

Il a ajouté que TF1 discutait également avec l'opérateur Free (Iliad) et le groupe de télévision Canal+, filiale de Vivendi.

Les sommes demandées par TF1 "n'ont rien d'exorbitant", a assuré le PDG, sans fournir de chiffres.

TF1 a suspendu à ce jour la fourniture à Orange du service replay MYTF1 mais les chaînes du groupe restent visibles sur les "box" de l'opérateur, bien qu'il ait été assigné en justice par le diffuseur.

Régis Ravanas, directeur général adjoint de TF1 chargé de la publicité, a pour sa part affirmé que l'interruption par SFR l'an dernier de campagnes publicitaires n'avait pas infléchi la posture de TF1 dans leurs négociations. Les deux groupes ont fini par trouver un accord.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Bouygues, Orange, TF1, Vivendi, Altice