Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a appelé dimanche l'Union européenne à retirer de son agenda le projet d'interdiction de l'énergie russe, anticipant une hausse des prix de l'énergie après les frappes américaines contre l'Iran.
Mardi, la Commission européenne a proposé une interdiction juridiquement contraignante des importations de gaz russe et de gaz naturel liquéfié au sein de l'UE d'ici fin 2027, en recourant à des mesures légales pour empêcher que la Hongrie et la Slovaquie ne bloquent le plan.
Ces propositions détaillent la manière dont le bloc entend graver dans la loi sa promesse de mettre fin à des décennies de relations énergétiques avec l'ancien principal fournisseur de gaz de l'Europe, après l'invasion de l'Ukraine par Moscou en 2022.
« Nous devons faire face à une nouvelle augmentation du prix de l'énergie », a déclaré Viktor Orban dans une vidéo publiée sur Facebook à l'issue d'une réunion de son Conseil de défense, consacrée aux implications sécuritaires et économiques du conflit entre l'Iran et Israël.
« Il s'agit d'une menace sérieuse. C'est pourquoi nous devons supprimer à Bruxelles les règlements et interdictions concernant l'énergie russe », a-t-il affirmé. « Nous avons déjà assez de problèmes avec l'impact négatif de la guerre Iran-Israël sur les prix de l'énergie. »
Plus tôt dimanche, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, s'est entretenu par téléphone avec ses homologues d'Israël, de Russie, de Bahreïn et de Jordanie pour discuter de la crise au Moyen-Orient.
La Slovaquie et la Hongrie continuent de recevoir du gaz et du pétrole russes et se sont opposées à l'Ukraine suite à sa décision de mettre fin aux flux gaziers en provenance de l'est via son territoire à la fin de 2024.
L'UE a imposé des sanctions sur la majorité des importations de pétrole russe, mais pas sur le gaz, en raison de l'opposition de la Slovaquie et de la Hongrie, qui entretiennent des liens plus étroits avec Moscou.
Selon des analystes, la hausse des prix du pétrole, qui s'est accélérée depuis le début des attaques israéliennes contre l'Iran il y a une semaine, pourrait accentuer les pressions inflationnistes dans la région d'Europe centrale, fortement dépendante des importations.