(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)

* La rencontre Trump-Xi confirmée lors du G20 des 28 et 29 juin

* Elle devrait permettre une reprise des négociations commerciales

* Fed et BCE se montrent toujours plus accommodantes

* Record historique pour le S&P quand les taux s'enfoncent

par Blandine Henault

PARIS, 24 juin (Reuters) - Après plus d'un mois d'incertitude, les marchés financiers ont enfin reçu les réponses qu'ils attendaient: la rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping a été confirmée, relançant les espoirs d'accord commercial, et les banques centrales ont conforté sans détour les anticipations de politique monétaire accommodante.

Un scénario de rêve pour les marchés d'actions qui ont quasiment voire totalement effacé ces derniers jours le mouvement de correction subi en mai.

Le S&P 500 a ainsi touché un plus haut historique, dépassant son précédent record du 1er mai, et le Stoxx 600 évolue à moins de 2% de son pic de fin avril.

Parallèlement, les rendements des emprunts d'Etat ont poursuivi leur plongeon : le taux américain à dix ans est tombé brièvement à moins de 2% pour la première fois depuis 2016, celui de l'OAT française de même échéance est passé brièvement en territoire négatif, une première, tandis que le rendement du Bund allemand s'enfonçait jusqu'à -0,329%.

Lors du grand rendez-vous de la semaine, la Fed n'a pas créé la surprise mercredi mais n'a pas déçu non plus en optant pour le statu quo sur sa politique monétaire tout en ouvrant la voie à une baisse des taux cette année.

Près de la moitié des responsables monétaires de la Fed se montrent désormais enclins à baisser les coûts de financement dans les six prochains mois.

"Un discours accommodant de la Fed était anticipé par les marchés, peut-être même davantage que ce qui a été annoncé à l'issue de la réunion", indique Nicolas Didelot, responsable des investissements multi-asset de DWS.

La surprise est surtout venue de la Banque centrale européenne et de son président Mario Draghi, qui a semblé vouloir marquer les esprits au même titre que son "whatever it takes" prononcé en pleine crise de la zone euro en juillet 2012.

"Nous mettrons à profit toute la flexibilité permise par notre mandat pour le remplir - et nous le ferons encore pour répondre à tout défi qui se poserait à la stabilité des prix à l'avenir", a-t-il affirmé mardi à l'occasion de forum annuel de la BCE à Sintra, au Portugal.

Les propos de Mario Draghi ont été perçus comme un signal clair de nouvel assouplissement monétaire à venir en zone euro, quitte à lier les mains de son successeur.

LES BANQUES CENTRALES SUSPENDUES AUSSI AU G20

Mais peu importe, les grandes banques centrales ont montré une nouvelle fois qu'elles étaient à la manoeuvre et sensibles aux inquiétudes des investisseurs sur les perspectives de croissance.

Selon le baromètre Fedwatch de CME Group, la probabilité d'une baisse des taux de la banque centrale américaine lors de la réunion de juillet est désormais estimée à 100%.

"Si une baisse des taux en juillet semble désormais très probable, l'ampleur de cette baisse et la trajectoire au-delà restent très incertaines", observe Ian Samson, analyste chez Fidelity.

"Le degré d'assouplissement dépendra en partie de la capacité des présidents Donald Trump et Xi Jinping à parvenir à une 'trêve' lors du sommet du G20 à Osaka", ajoute-t-il.

Pour les marchés, c'est l'autre bonne nouvelle de ces derniers jours: après un durcissement de ton significatif entre les Etats-Unis et la Chine, la rencontre entre les deux présidents américain et chinois au sommet du G20 des 28 et 29 juin a bel et bien été confirmée.

Si elle ne devrait pas déboucher sur un accord commercial, cette rencontre devrait au moins permettre de relancer le processus de négociations et surtout d'éloigner la menace d'une taxation américaine sur l'ensemble des importations chinoises.

"Il n'y aura absolument pas un accord commercial à l'issue du G20, ça prend beaucoup de temps, tout est très compliqué; c'est plus une reprise des discussions, qui est très positive évidemment", indique Xavier Hovasse, gérant chez Carmignac.

"Le cas le plus probable, c'est que les Américains, qui menacent de mettre des droits de douane sur les 300 milliards de dollars d'importations chinoises qui, aujourd'hui, ne sont pas sujettes à tarifs, ne le fassent pas."

MORAL AU BEAU FIXE

Paradoxalement, une amélioration sur le front du commerce pourrait inciter les banques centrales à attendre un peu avant de lancer un nouveau cycle d'assouplissement monétaire.

Mais cette perspective n'inquiète pas pour l'heure les investisseurs qui ne retiennent pour l'instant que l'aspect positif pour les actifs risqués des avancées sur le commerce et du soutien des grands instituts d'émission.

Les derniers indicateurs d'activité PMI en zone euro ont en outre contribué à rassurer et à reléguer en partie au second plan les tensions croissantes entre les Etats-Unis et l'Iran.

D'autres indicateurs sont attendus dans les prochains jours : deux statistiques sur la confiance du consommateur américain mardi et vendredi et les données d'inflation, toujours très suivies, en zone euro (première estimation pour le mois de juin) et aux Etats-Unis (indice PCE de mai) en fin de semaine.

Reste à savoir si ces indicateurs macroéconomiques alimenteront l'optimisme ambiant sur les Bourses mondiales à l'entrée d'une période estivale souvent à double tranchant pour les investisseurs.

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(Édité par Marc Angrand)