(Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

* Perte de 0,06% pour le Dow

* Gain de 0,07% pour le S&P, de 0,41% pour le Nasdaq

par Medha Singh et Sinéad Carew

NEW YORK, 5 juin (Reuters) - Le Dow Jones et le S&P-500 ont terminé sans grand changement mardi, les investisseurs ne voulant pas trop s'engager tant que le dossier du commerce international reste brûlant, tandis que le Nasdaq, qui a fini sur un record, a été soutenu par les valeurs high tech.

Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche, a déclaré mardi que le président Donald Trump envisageait de changer de méthode dans la renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (Alena) en privilégiant des discussions séparées avec le Canada et le Mexique.

Le sommet du Groupe des Sept (G7) cette semaine à Charlevoix (Canada) devrait marquer un désaccord sur la politique des droits de douane décrétés par Donald Trump sur l'acier et l'aluminium qui a provoqué la consternation de ses partenaires européens et canadien.

"Nous évoluons dans des marges étroites, ce qui peut s'expliquer par la fatigue des investisseurs qui doivent ingérer des nouvelles macroéconomiques sortant de partout, des élections italiennes aux discussions sur les droits de douane", a dit Matt Lloyd (Advisors Asset Management).

Concernant le dossier italien, les investisseurs ont pu être rassérénés par le fait que le nouveau président du Conseil italien Giuseppe Conte a obtenu mardi la confiance du Sénat devant lequel il a exposé les grandes lignes de son programme de gouvernement.

L'indice Dow Jones a cédé 13,71 points, soit 0,06%, à 24.799,98 points. Le S&P-500, plus large, a pris 1,93 point (0,07%) à 2.748,80. Le Nasdaq Composite a gagné 31,40 points (0,41%) à 7.637,86 points, après un record en séance de 7.644,48 points.

Tensions géopolitiques et commerciales et remontée des taux d'intérêt ont mis un coup de frein au rally de l'an passé, durant lequel les indices avaient accumulé les records. Toutefois, l'économie américaine reste dynamique, comme en a témoigné la dernière statistique de l'emploi, ce qui aide les investisseurs à se concentrer sur les fondamentaux économiques.

"Avec les fondamentaux, tout ce qu'on voit est mieux sur le long terme mais beaucoup d'investisseurs se demandent si ça continuera", a déclaré Matt Lloyd.

La croissance du secteur tertiaire aux Etats-Unis a augmenté plus que prévu en mai, suivant les résultats de l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) auprès des directeurs d'achats.

Aux valeurs, Twitter a gagné plus de 5% à 39,80 dollars, à deux jours de son intégration dans l'indice S&P-500. Netflix, qui est près d'intégrer le S&P-100, en remplacement de Monsanto, a progressé de 1,10%.

C'est Amazon (+1,9%) qui a le plus contribué à la hausse du Nasdaq, suivi par Apple (+0,8%).

Weight Watchers a gagné un peu plus de 8% à 85,93 dollars, BofA Merrill Lynch ayant inauguré la couverture de l'action par une recommandation d'achat.

Le volume a été de 6,58 milliards de titres échangés contre une moyenne de 6,64 milliards sur les 20 dernières séances.

Sur le marché obligataire, les rendements ont baissé, entraînant dans leur sillage les valeurs bancaires de Wall Street qui ont le plus pesé sur l'indice S&P.

Les investisseurs ont accumulé des Treasuries dans la mesure où le nouveau président du Conseil italien entend poursuivre une politique économique susceptible de gonfler un peu plus une dette publique déjà très copieuse.

Les traders ont allégé leurs avoirs en dette italienne au profit des dettes américaine et allemande.

Toutefois, les achats ne se sont pas développés autant qu'ils l'auraient pu car le Trésor doit annoncer les modalités des adjudications de la semaine prochaine et la Réserve fédérale doit tenir réunion.

Giuseppe Conte a également dit que le gouvernement n'avait jamais envisagé de quitter la zone euro et c'est ce qui explique la remontée de l'euro face au dollar.

La monnaie unique a également tiré parti d'une information de Bloomberg suivant laquelle la Banque centrale européenne (BCE) pourrait conclure sa prochaine réunion de politique monétaire, ce mois-ci, en annonçant à quelle date prendra fin son programme d'assouplissement quantitatif, ont expliqué des analystes.

Les marchés n'attendaient pas une telle annonce ce mois-ci au vu des incertitudes causées par la situation politique italienne. (Avec Gertrude Chavez-Dreyfuss et Richard Leong)