(Actualisé avec volumes et autres actifs)

* Le Dow a perdu 0,34%, le S&P-500 0,11% et le Nasdaq 0,19%

* Les USA vont taxer $50 mds d'importations chinoises, Pékin riposte

* Boeing et Caterpillar pèsent sur le Dow

* L'énergie, plus fort recul sectoriel

* Le Brent perd plus de 3%

* Les rendements obligataires baissent

par Stephen Culp

NEW YORK, 15 juin (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, freinée par les craintes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine après la décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane sur 50 milliards de dollars de produits chinois et la riposte, à l'identique, de Pékin.

L'indice Dow Jones a perdu 84,83 points, soit 0,34%, à 25.090,48.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 3,07 points, soit 0,11% à 2.779,42.

De son côté, le Nasdaq Composite, qui avait ouvert en hausse, a cédé 14,66 points, soit 0,19% à 7.746,38.

Sur la semaine, le Dow a perdu 0,89%, le S&P-500 a grappillé 0,01% et le Nasdaq a gagné 1,32%.

Le président américain a annoncé vendredi que des droits de 25% allaient être appliqués sur 50 milliards de dollars d'importations en provenance de Chine à partir du 6 juillet.

En représailles, le Conseil d'Etat (gouvernement) chinois a décidé d'imposer des taxes de 25% sur 659 produits américains d'une valeur totale de 50 milliards de dollars, a rapporté l'agence Chine nouvelle.

Pékin a déjà publié une liste de produits en provenance des Etats-Unis, représentant 50 milliards de dollars, notamment le soja, les avions et les voitures, qui pourraient être frappés de droits de douane.

Les deux pays ont tenu plusieurs séries de négociations depuis début mai, mais n'ont pas encore conclu d'accord, les Etats-Unis faisant pression sur la Chine pour réduire son déficit commercial de 375 milliards de dollars (323 milliards d'euros.

"Le marché vend, bien que pas massivement, d'abord en raison du regain de craintes d'une guerre commerciale", relève Peter Tuz, président de Chase Investment Counsel. "Peut-être que les gens s'habituent juste à la rhétorique et prennent un peu de distance."

"Beaucoup de gens ont peut-être surréagi au tout début de la journée", estime, de son côté, Robert Pavlik, stratège et gérant chez SlateStone Wealth.

L'ÉNERGIE PERD PLUS DE 2%

Les grandes valeurs exportatrices ont souffert. Le numéro un mondial des engins de chantier Caterpillar a lâché 2,04% et Boeing, première entreprise américaine exportatrice vers la Chine, a perdu 1,25%. Les deux groupes ont signé respectivement la première et la troisième plus mauvaise performance du Dow.

Cinq des 11 compartiments du S&P-500 ont fini dans le rouge. Avec -2,11%, le secteur de l'énergie a accusé le recul le plus important, pénalisé par la baisse des cours du pétrole. Chevron a abandonné 1,95% et Exxon 1,50%, respectivement deuxième et quatrième plus mauvaise performance du Dow.

Le secteur de la construction, à l'inverse a terminé sur un gain de 1,32% et celui des télécoms a pris 1,17%.

Aux valeurs, Adobe a lâché 2,43% au lendemain de la publication de prévisions pour le troisième trimestre jugées trop conservatrices.

La séance a également été marquée par l'expiration simultanée trimestrielle des options et des contrats à terme américains, ce qui tend à augmenter le volume des transactions.

Quelque 9,9 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre 6,9 milliards en moyenne au cours des 20 dernières séances. Il s'agit du volume le plus important depuis le 8 février, date à laquelle le S&P-500 a touché son plus bas niveau de l'année jusqu'à présent.

Les investisseurs évaluent également les conséquences du durcissement des politiques monétaires des banques centrales sur les marchés actions.

La Réserve fédérale a relevé mercredi ses taux directeurs pour la deuxième fois cette année et a dit prévoir encore deux hausses supplémentaires cette année.

Jeudi, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé l'arrêt à la fin 2018 de son programme d'achats nets d'actifs, tout en indiquant qu'elle n'augmenterait pas ses taux avant au moins l'été 2019.

REPLI SUR LES EMPRUNTS D'ÉTAT

Sur le marché des changes, le regain de tension sur le front commercial a fait reculer le dollar face au yen. Face à un panier de devises de référence, le billet vert a gagné 0,03% et enregistre une progression hebdomadaire de 1,3%, sa meilleure performance en sept semaines.

L'euro, qui avait perdu 1,88% jeudi en réaction aux annonces de la BCE, a repris 0,35% face au dollar à 1,1608 dollar, sur des achats à bon compte.

Le regain d'aversion au risque provoqué par les tensions commerciales se traduit par un repli sur les emprunts d'Etat. Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est revenu à 2,910% contre plus de 2,946% jeudi et son équivalent allemand est repassé tout près de 0,4%, après avoir inscrit en séance un plus bas de 10 jours à 0,376%.

Sur le front pétrolier, les cours du brut ont fini en forte baisse à New York, à une semaine de la réunion de l'Opep à Vienne et de ses partenaires, qui pourrait déboucher sur une augmentation de la production. Le brut léger américain a perdu plus de 2,5% et le Brent plus de 3%. (Avec Sruthi Shankar Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)