(Actualisé avec volumes, dollar, pétrole)

* Le Dow a gagné 1,03%, le S&P-500 1,34% et le Nasdaq 1,86%

* L'inflation n'impressionne pas, finalement

* Les valeurs technologiques brillent à nouveau

par Noel Randewich

NEW YORK, 14 février (Reuters) - La Bourse de New York a franchement progressé mercredi, soutenue par les valeurs financières et les géants de la technologie, après avoir mis du temps à digérer la double annonce d'une hausse plus forte que prévue de l'inflation conjuguée à une baisse inattendue des ventes au détail aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones, hésitant en début de séance, a finalement décollé pour gagner 253,04 points (+1,03%), à 24.893,49. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 35,69 points, soit 1,34%, à 2.698,63. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en hausse de 130,105 points (+1,86%) à 7.143,615.

Pour Thomas Martin, gérant de portefeuilles chez Globalt Investments, cette quatrième séance consécutive de progression du S&P-500 montre que "la peur de passer à côté" du mouvement général de hausse persiste à Wall Street après la correction du début du mois.

Une heure avant l'ouverture de la séance, le département du Travail a annoncé que l'indice des prix "core", soit hors éléments volatils, avait progressé de 0,3% d'un mois sur l'autre en janvier et de 1,8% sur un an, plus que ce qu'attendaient les économistes.

Cette statistique a ravivé les craintes d'une accélération de l'inflation aux Etats-Unis et d'un relèvement plus rapide que prévu des taux d'intérêt par la Réserve fédérale, une perspective à l'origine de la correction observée en début de mois sur l'ensemble des grandes Bourses mondiales.

Dans le même temps, le département du Commerce a annoncé une baisse inattendue des ventes au détail en janvier, et même leur plus fort repli depuis près d'un an.

"RÉACTIONS EXAGÉRÉES"

A la publication de ces indicateurs, les futures sur indices ont alors indiqué que Wall Street allait ouvrir en baisse de plus de 1% mais le calme est progressivement revenu chez les investisseurs et les trois grands indices n'ont ensuite eu de cesse de remonter.

"Les réactions initiales ont été exagérées", dit Jim Smigiel, responsable de l'investissement d'Absolute Return Strategies chez SEI Investments. "Ces statistiques font penser à la stagflation, avec une inflation plus élevée que prévu et une consommation plus faible que prévu qui est négative pour la croissance aux Etats-Unis. Mais ce n'est pas le tableau que nous brosse la myriade d'indicateurs."

D'autres investisseurs soulignent que les chiffres de l'inflation ont certes été plus forts que prévu, mais sans que cela soit pour autant spectaculaire.

"L'inflation doit être replacée dans son contexte", dit Joseph LaVorgna, chef économiste pour l'Amérique chez Natixis à New York. "La hausse du 'core' sur un an reste inférieure à 2%. L'indice 'core PCE' (indice des prix des dépenses de consommation hors alimentation et énergie-NDLR), que la Fed juge plus pertinent, est encore plus bas, bien en-dessous de 2%."

Les dernières statistiques sur les prix renforcent néanmoins le scénario de trois hausses de taux cette année aux Etats-Unis, voire davantage, et le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain a atteint un nouveau pic de quatre ans à 2,92%, contre 2,84% mardi soir.

NET RECUL DE LA VOLATILITÉ

Contrairement à ce qui s'était produit en début de mois, lorsque l'annonce d'une hausse plus forte que prévu du salaire horaire aux Etats-Unis avait provoqué à la fois une hausse des rendements obligataires et un accès de volatilité sur les marchés actions, l'indice CBOE de la volatilité a nettement reculé mercredi. Il est repassé en-dessous de 20 pour la première fois depuis le 5 février et a fini en baisse de près de 23% à 19,26, sa clôture la plus basse depuis le 2 février.

Le contexte de resserrement de la politique monétaire de la Fed a profité aux valeurs financières (+2,32%), avec des gains de 2% à 2,6% pour JPMorgan, Bank of America ou Citigroup.

Les valeurs technologiques, qui ont été les principaux moteurs de l'envolée de Wall Street l'an dernier, ont de nouveau brillé (+1,95%) avec Facebook (+3,68%), Apple (+1,84%) ou Amazon (+2,58%), les trois plus grands contributeurs à la hausse du S&P-500 sur la séance.

Chipotle Mexican Grill a signé la plus forte progression du S&P-500 avec un gain de 15,35%, la nomination de Brian Niccol, patron de la filiale Taco Bell de Yum Brands , au poste de directeur général alimentant les espoirs d'un redressement plus rapide de la chaîne de restauration.

Fossil s'est envolé de 87,72% au lendemain de l'annonce par le fabricant de montres de ventes meilleures que prévu durant le trimestre des fêtes de fin d'année, ce qui a entraîné un vaste mouvement de couverture des nombreuses positions à découvert sur le titre.

Environ 7,8 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre une moyenne de 8,4 milliards sur les 20 séances précédentes.

Le dollar a perdu 0,8% face à un panier de devises de référence, notamment 0,83% face à l'euro, repassé au-dessus de 1,2450 dollar.

La faiblesse du billet vert a profité au pétrole, porté également par des déclarations du ministre saoudien de l'Energie au sujet de la volonté de l'Opep de ne pas mettre fin de manière trop prématurée à la limitation de sa production. Les stocks de brut ont en outre moins augmenté que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis. Le baril de Brent est repassé au-dessus de 64 dollars. (Avec Sruthi Shankar et Aparajita Saxena Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : NASDAQ Comp., DJ Industrial, NASDAQ 100, S&P 500