Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé dans le rouge mercredi (-0,18%), les bons indicateurs publiés des deux côtés de l'Atlantique n'étant pas parvenus à rassurer pleinement les investisseurs, qui ont les yeux tournés vers la Fed.

L'indice CAC 40 a lâché 9,28 points, à 5.091,85 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,06 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,30%.

Après avoir ouvert en timide hausse, la cote Parisienne a repris du poil de la bête au gré d'indicateurs encourageants en zone euro puis de bons chiffres sur l'emploi privé aux Etats-Unis, mais une hausse inattendue des stocks de pétrole brut outre-Atlantique a mis un coup d'arrêt à cet optimisme.

Les créations d'emplois dans le secteur privé ont progressé bien plus qu'attendu en mars aux Etats-Unis pour ressortir à 263.000 alors que les analystes s'attendaient à 175.000, des statistiques de bon augure avant le très attendu rapport mensuel sur l'emploi de vendredi.

Ce chiffre, qui est "largement au-dessus du consensus", "surprend tout le monde sur la dynamique américaine" et "c'est clairement le genre d'indicateurs économiques que l'on attend pour redonner confiance aux investisseurs", a expliqué auprès de l'AFP Franklin Pichard, directeur général chez Kiplink Finance.

Mais le marché, qui avait accueilli ces statistiques avec enthousiasme, n'est finalement pas parvenu à dépasser sa réserve, se ravisant après avoir pris connaissance outre-Atlantique d'un léger ralentissement de l'activité dans les services en mars, et surtout d'une progression inattendue des stocks de pétrole brut, qui ont signé un nouveau record.

Par ailleurs, avant plusieurs rendez-vous majeurs en fin de semaine, la prudence restait de mise parmi les investisseurs.

Dès ce soir à 18H00 GMT, le marché sera attentif au compte-rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC).

"Les minutes de la Fed se contentent un petit peu d'entériner" les indicateurs économiques, aussi les derniers chiffres sur l'emploi pourraient venir corroborer ce que les marchés attendent de la banque centrale américaine, à savoir "peut-être trois hausses supplémentaires (de taux) en 2017 et donc quatre hausses sur l'année", a estimé M. Pichard.

Les investisseurs attendaient également le début, ce jeudi, d'un sommet de deux jours entre le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, qui s'annonçait difficile.

Sur le front des indicateurs, il y avait pourtant "une nouvelle fois de quoi se réjouir en zone euro puisque après les belles ventes au détail publiées (mardi), on a appris que l'activité du secteur privé dans la zone euro avait accéléré à la fin du premier trimestre au point de connaître sa plus forte progression en près de six ans", ont relevé les experts de Mirabaud Securities Genève.

Du côté des valeurs, JCDecaux a été pénalisé (-3,93% à 31,51 euros) par un abaissement de sa recommandation à "neutre" par Goldman et JPMorgan.

Iliad a également souffert (-2,50% à 206,90 euros) après que Xavier Niel et sa compagnie d'investissement NJJ Holding ont vendu 1,72% des actions du groupe. M. Niel demeure son actionnaire majoritaire avec 52,43% des parts d'Iliad.

Havas a en revanche gagné du terrain (+1,33% à 8,52 euros) grâce à l'annonce du lancement d'une coentreprise en Chine, dont il détiendra 51%, avec le groupe local GIMC, selon un communiqué publié mercredi.

Les valeurs liées au secteur pétrolier ont fini également bien orientées, à l'image de TechnipFMC (+2,02% à 31,31 euros), Vallourec (+2,63% à 6,45 euros) et Total (+0,52% à 48,00 euros), sur fond de remontée des cours du pétrole.

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