Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris optait pour l'attentisme (-0,08%) mardi matin, les investisseurs se gardant de tout positionnement tranché à l'approche de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) et alors que la séance s'annonce riche en indicateurs et en résultats.

A 09H30 (07H30 GMT), l'indice CAC 40 lâchait 4,68 points à 5.596,42 points. La veille, il avait fini en léger repli de 0,16%.

"Les marchés étaient dans l'attente hier et peu de volumes sont attendus aujourd'hui également", a observé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

"La décision sur les taux (de la Fed) reste au centre des interrogations des investisseurs, alors qu'une baisse de 25 points de base est quasiment actée", a-t-il poursuivi.

Le marché s'attend en effet largement à ce que la Banque centrale américaine, qui débute ce mardi une réunion de deux jours, procède à un assouplissement de sa politique monétaire pour la première fois depuis 2008.

"Donald Trump lui colle une pression d'enfer en estimant qu'une baisse d'un quart de point n'est pas suffisante, mais la Fed devrait néanmoins se limiter à cette baisse minimale", a jugé pour sa part Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

La Banque du Japon (BoJ) a de son côté reconduit mardi sa politique monétaire ultra-accommodante sans l'assouplir davantage, malgré la faiblesse de l'inflation nippone et les tensions commerciales sino-américaines qui rejaillissent sur la troisième économie du monde.

Dans ce contexte, les indicateurs du jour, nombreux des deux côtés de l'Atlantique, seront particulièrement scrutés.

En France, la croissance économique a plafonné à 0,2% au deuxième trimestre, en raison principalement d'un ralentissement de la consommation des ménages.

Les dépenses de consommation des ménages français en biens ont en effet reculé de 0,1% le mois dernier, après avoir augmenté de 0,3% en mai, en raison principalement d'une forte baisse des achats alimentaires.

Le moral des consommateurs allemands devrait de son côté s'assombrir en août pour le troisième mois d'affilée, face à des attentes sur une nette dégradation de la conjoncture, selon le baromètre de l'institut Gfk.

En Allemagne toujours, le marché prendra également connaissance des chiffres de l'inflation pour juillet.

Aux Etats-Unis, les dépenses et revenus des ménages pour juin, les données sur l'inflation (indice PCE) pour ce même mois et enfin la confiance des consommateurs pour juillet (Conference Board) complèteront l'agenda.

Par ailleurs, négociateurs chinois et américains se retrouvent ce mardi à Shanghaï pour relancer les pourparlers sur leur guerre commerciale même si Pékin comme Washington tempèrent les attentes sur les chances d'aboutir à un accord.

"En Europe, les publications de résultats se font de nouveau plus denses, mais les regards sont tournés vers le Royaume-Uni, où les gesticulations de Boris Johnson pénalisent fortement la livre, ce qui profite au FTSE 100, indice très internationalisé", a indiqué M. Le Liboux.

Maisons du Monde décroche

En matière de valeurs, Air Liquide gagnait 1,61% à 126,25 euros, fort d'un bénéfice net en hausse de 1,8% au premier semestre, à 1,06 milliard d'euros, soutenu par la "bonne dynamique des activités Gaz et Services".

Ipsos était porté (+2,95% à 24,45 euros) par un relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "neutre" auparavant par Oddo BHF.

Maisons du Monde plongeait en revanche de 14,95% à 17,81 euros, plombé par un recul de son bénéfice net et de son excédent brut d'exploitation au premier semestre.

Rexel se repliait de 3,17% à 10,69 euros, sans profiter d'un bond de quelque 70% de son bénéfice au premier semestre 2019, à 163,9 millions d'euros.

Legrand cédait 1,45% à 63,98 euros après avoir réalisé au premier semestre un bénéfice net en hausse de 6,5% à 415 millions d'euros, confirmant ses objectifs pour 2019 en dépit d'une conjoncture mondiale "incertaine".

Capgemini perdait 0,04% à 112,65 euros alors que le géant français des services informatiques a publié un bénéfice net en hausse de 23% sur le premier semestre, à 388 millions d'euros, et confirmé l'ensemble de ses objectifs pour l'exercice en cours.

Engie perdait 0,80% à 14,20 euros en dépit d'un bénéfice net plus que doublé à 2,1 milliards d'euros au premier semestre, gonflé par des cessions. Le groupe a aussi confirmé ses objectifs financiers pour l'année après un deuxième trimestre en amélioration par rapport aux trois premiers mois de l'année.

Lectra reculait de 3,10% à 19,72 euros, affecté par l'abaissement de ses objectifs pour l'année 2019, en raison d'une forte baisse des commandes de nouveaux systèmes au deuxième trimestre.

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