Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris accentuait ses pertes (-0,40%) vendredi à la mi-journée, dans un marché assombri par un indicateur industriel allemand morose et toujours suspendu à la publication de l'emploi américain, susceptible de renforcer les attentes d'une baisse des taux de la Fed.

Vers 13H30 (11H30 GMT), l'indice CAC 40 abandonnait 22,50 points, à 5.598,23 points, après voir terminé quasi stable (+0,03%) la veille dans un volume d'échanges très faible, alors que Wall Street était fermée.

Le marché Parisien a ouvert stable avant de piquer rapidement du nez, à l'unisson de marchés européens "où peu de nouvelles sur le front des entreprises accrochaient l'intérêt, tandis qu'un indicateur allemand a déçu" les opérateurs, soulignait Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.

Les commandes passées à l'industrie allemande ont ainsi nettement reculé sur un mois en mai (-2,2%): "Cette baisse beaucoup plus forte qu'attendu renforce la probabilité de voir la Banque centrale européenne (BCE) réduire encore ses taux en territoire négatif", notait M. Hewson.

Surtout, les investisseurs continuaient de faire preuve d'attentisme avant la publication, attendue pour 12H30 GMT, du très surveillé rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis.

Après l'annonce mercredi d'un sursaut bien moins vigoureux qu'attendu des créations d'emploi dans le secteur privé aux États-Unis en juin selon l'enquête ADP, les chiffres de vendredi pourraient orienter les attentes sur les taux de la banque centrale américaine (Fed), dans une conjoncture assombrie par la guerre commerciale Pékin-Washington.

"L'enjeu de cette séance est simple: avoir un chiffre de l'emploi américain décevant qui puisse valider le scénario d'une baisse des taux préventive de la Fed à la fin du mois" pour soutenir l'activité, observaient les analystes de Saxo Banque.

Ainsi, "un chiffre (de créations d'emploi) inférieur au consensus pourrait être paradoxalement bien accueilli (par la Bourse) car il confirmerait la très forte probabilité d'action de la Fed", expliquaient-ils.

De même, les salves de résultats d'entreprises attendus dans les prochaines semaines seront scrutées de près pour jauger d'éventuels assouplissements des grandes banques centrales.

"Ces publications constitueront très certainement un marqueur important pour mesurer l'ampleur du ralentissement observé" dans les indicateurs macroéconomiques et des "déceptions trop nombreuses pourraient conforter les banques centrales dans la nécessité de maintenir leur politique de taux bas", observait Gilles Guibout, d'AXA Investment Managers.

Sur le front des valeurs, les valeurs industrielles continuaient de s'enfoncer vendredi à la mi-journée, à l'image de Schneider Electric (-4,00% à 77,76 euros) et d'ArcelorMittal (-3,25% à 15,10 euros) après l'indicateur allemand décevant.

STMicroelectronics reculait de 1,68% à 15,85 euros, sur fond d'une demande mondiale essoufflée --comme en témoigne le géant sud-coréen Samsung Electronics, plus grand fabricant mondial de puces, qui attend une chute de 56% de son résultat opérationnel au deuxième trimestre.

Les valeurs bancaires se voyaient également tirées vers le bas, à l'image de BNP Paribas (-0,20% à 42,96 euros). A l'inverse, Publicis s'installait en haut du tableau (+1,62% à 47,66 euros).

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