Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en nette hausse vendredi (+1,62%), faisant mieux que les autres places européennes, gagnée par l'optimisme de Wall Street et aidée par le poids lourd Sanofi.

L'indice CAC 40 a gagné 85,62 points à 5.364,05 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,8 milliards d'euros. La veille, il avait fini en recul de 0,26%.

Au cours de la semaine écoulée, l'indice a progressé de 3%. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent désormais +13,39%.

Après une ouverture en hausse, la cote Parisienne a vu ses gains s'accentuer, donnant un coup d'accélérateur une heure avant la fin de la dernière séance de la semaine.

"Ce n'est pas l'économie qui rassure les investisseurs, mais la conviction qu'on est parti pour un cycle long de taux bas et d'anticipation de baisses de taux", explique à l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

"Tous les chiffres qui sont mauvais en ce moment confortent le marché dans l'hypothèse que les taux vont baisser aux Etats-Unis et en Europe", ajoute-t-il.

Que ce soit les chiffres allemands, avec un net recul de la production industrielle en avril (-1,9%) et un excédent commercial en baisse en avril, ou les chiffres de créations d'emplois aux Etats-Unis très inférieurs aux attentes en mai.

Face aux risques économiques, la Banque centrale européenne a décidé jeudi de repousser à la mi-2020 l'heure de relever ses taux, maintenus depuis mars 2016 à leur plancher historique.

Le marché anticipe de plus en plus une intervention de la banque centrale américaine en raison de la faiblesse persistante de l'inflation.

"On est parti pour un cycle de politique monétaire ultra accommodante. Ce qui prouve aussi qu'il y a des inquiétudes réelles sur la croissance" pour les mois qui viennent, souligne le spécialiste.

"Le danger, c'est qu'il y ait une divergence de plus en plus importante entre la réalité économique et des valorisations boursières de plus en plus hautes", selon lui.

En outre, "la place Parisienne a été également aidée par Sanofi, où le changement de direction est extrêmement apprécié par la communauté financière", a observé M. Rozier.

Par ailleurs, les Etats-Unis prévoient toujours d'imposer des taxes douanières au Mexique dès lundi malgré les "progrès" réalisés lors des discussions bilatérales, a déclaré vendredi la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders.

Malgré les réticences des milieux économiques américains et de certains élus républicains, Donald Trump a décidé d'appliquer dès lundi une taxe de 5% sur tous les biens provenant du Mexique, qui pourraient augmenter progressivement jusqu'à 25% le 1er octobre.

Sanofi très bien loti

Sanofi a gagné 4,40% à 78,32 euros, dynamisé par l'annonce de la désignation du Britannique Paul Hudson, jusque-là à la tête de la branche pharmacie du groupe suisse Novartis, pour succéder à Olivier Brandicourt au poste de directeur général du groupe à partir du 1er septembre.

Soitec est monté de 8,48% à 83,80 euros, porté par l'annonce de la signature avec Globalfoundries de plusieurs contrats d'approvisionnement à long terme pour ses plaques de 300 mm destinés aux produits de radiofréquence et d'intelligence artificielle et connectivité sur puce.

Bic a progressé de 1,08% à 70,05 euros. Le géant des stylos, rasoirs et briquets a annoncé son intention de supprimer environ 450 postes dans le monde, principalement dans ses fonctions administratives, tout en créant 400 nouveaux emplois dans les nouveaux métiers du numérique.

Thales a pris 2,75% à 102,80 euros après l'annonce de l'acquisition de la start-up américaine Psibernetix, spécialisée dans l'intelligence artificielle (IA) appliquée à l'aéronautique, pour un montant non dévoilé.

Le secteur bancaire a été à la peine. BNP Paribas a cédé 0,46% à 40,82 euros et Société Générale a perdu 0,90% à 22,11 euros. Natixis a reculé de 0,52% à 4 euros.

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